Véritable innovation en chirurgie vasculaire, de nouvelles pratiques opératoires mini-invasives permettent désormais de réparer les veines profondes. Une avancée thérapeutique majeure pour les personnes souffrant d'un syndrome veineux post-thrombotique.
Désignant l'ensemble des symptômes et signes veineux chroniques survenant suite à une thrombose veineuse profonde au niveau des membres inférieurs, la maladie post-thrombotique, ou syndrome veineux post-thrombotique, est une pathologie peu connue du grand public en dépit de son occurrence élevée. Se manifestant dans 20 à 40 % des cas dans les deux années qui suivent une phlébite, elle peut être très invalidante et altérer la qualité de vie. Autrefois difficile à traiter, elle bénéficie aujourd'hui de nouveaux traitements moins invasifs.
Une maladie invalidante
Les thromboses veineuses profondes, également appelées phlébites profondes, correspondent à l'obstruction partielle ou totale d'une veine profonde par un caillot de sang, ou thrombus, entraînant des risques d'embolie pulmonaire. Elles sont parfois provoquées par des traumatismes ou des interventions chirurgicales et, si beaucoup passent inaperçues initialement, elles peuvent être responsables d'une maladie veineuse post-thrombotique dans les années qui suivent. Celle-ci se manifeste par des troubles fonctionnels et cutanés, tels que des douleurs dans les membres inférieurs, des sensations de lourdeur, des rougeurs, crampes, hyperpigmentation, varices, œdèmes, fourmillements, hypodermite scléreuse ou encore des démangeaisons. Au quotidien, ces symptômes sont une source de gêne importante pour les patients. Et dans certains cas graves, cette pathologie peut même causer un ulcère de la jambe.
De nouveaux traitements préventifs sans chirurgie
Afin de traiter au mieux ce syndrome, un examen précoce à l'échodoppler est nécessaire. Celui-ci permettra d'évaluer la maladie avec précision et de choisir la pratique la mieux adaptée, car le pronostic dépend de la localisation des lésions, mais aussi de l'occlusion ou de la reperméabilisation de la veine. Ainsi, pour les thromboses veineuses profondes distales poplitées ou jambières, c'est-à-dire situées au niveau des veines du tibia ou de l'arrière de la jambe, un traitement anticoagulant précoce et prolongé, associé au port de bas de compression spécifiques, suffit généralement à limiter les séquelles et à prévenir cette pathologie.
Des pratiques opératoires innovantes
En revanche, s'il s'agit d'une thrombose veineuse profonde proximale (aux complications plus sévères que les thromboses distales) à un stade aigu, le recours à la chirurgie s'impose. Le patient pourra alors bénéficier des nouvelles techniques de thrombectomie, réalisées par voie endovasculaire percutanée et associées ou non à une thrombolyse (c'est-à-dire un traitement médicamenteux visant à dissoudre le caillot). Ce type de micro-chirurgie réparatrice des veines profondes est moins invasif et offre ainsi davantage de confort au patient, avec un risque moindre de développer une maladie veineuse post-thrombotique.
Si malgré ce nouveau traitement, des symptômes sévères et invalidants de la maladie se manifestent (claudication, ulcère chronique), des techniques de recanalisation avec stent ou de plastie valvulaire à ciel ouvert pourront être proposées afin de reconstruire les veines endommagées. Ces deux pratiques opératoires récentes offrent une amélioration significative chez la plupart des patients, avec une récupération rapide.