Suite à une mauvaise chute ou lorsque l'arthrose devient trop handicapante, il est souvent nécessaire de se faire poser une prothèse au niveau de la hanche ou du genou. Avec l'évolution des techniques médicales, cette opération gagne en simplicité et en confort.
Voilà maintenant plusieurs années que vos articulations vous font souffrir, réduisant peu à peu votre mobilité. Marcher, monter et descendre des escaliers… tous ces gestes du quotidien sont rendus difficiles par cette gêne grandissante. Vous avez déjà essayé plusieurs traitements, mais aucun ne vient à bout de votre arthrose, cette maladie dégénérative articulaire qui provoque la dégénérescence des cartilages entourant les os.
Malgré les conseils de votre médecin, vous redoutez de sauter le pas et de vous faire poser une prothèse orthopédique car vous craigniez les effets secondaires que la chirurgie peut engendrer. Rassurez-vous : aujourd'hui, les arthroplasties, interventions ayant pour but de rétablir la mobilité d'une articulation endommagée, sont de plus en plus réussies, grâce aux nouveaux matériels et méthodes opératoires à la fois plus performantes et moins invasives. Avec, à la clé, une qualité de vie retrouvée.
Les prothèses nouvelle génération
Les prothèses orthopédiques sont des appareils artificiels servant à remplacer une articulation abîmée. Celles de la hanche se composent de trois parties : une tige en titane qui s'insère dans le fémur, une partie concave qui se fixe au niveau du bassin et un insert en polyéthylène hautement réticulé ou en céramique qui fera office de joint entre les deux précédentes pièces. Les os vont ensuite repousser par-dessus les implants.
Pour le genou, il existe deux types de prothèses, selon la partie touchée : la prothèse totale, de loin la plus fréquemment utilisée, qui vient se substituer à l'ensemble du cartilage fémoral, tibial et rotulien ; et la prothèse uni-compartimentaire, que l'on utilise lorsque seulement l'une des zones est détériorée.
Autrefois, les prothèses du genou et de la hanche avaient une espérance de vie allant de 15 à 20 ans. Les chirurgiens avaient alors tendance à repousser autant que possible l'opération, ne la pratiquant que sur des patients âgés d'au minimum 60 ans, afin d'éviter une ré-intervention souvent délicate. L'amélioration de la qualité des matériaux a toutefois permis de prolonger leur durée de vie, qui est aujourd'hui d'environ 25 ans. Les modèles cimentés avec antibiotiques sont ceux qui se conservent le plus longtemps.
La chirurgie orthopédique en progrès
Grâce aux nouvelles technologies, ces deux interventions sont de mieux en mieux maîtrisées.
Pour la hanche, après une anesthésie générale ou locale, le chirurgien pratique une incision de 8 à 10 cm et écarte délicatement les groupes musculaires et les tendons – au lieu de les sectionner comme auparavant – jusqu'à atteindre l'os. Il luxe la hanche, puis découpe la tête du fémur usée avant de mettre en place la prothèse. La pose dure en moyenne une à deux heures. Autre méthode moderne : le resurfaçage de seconde génération, où la tête de l'os est conservée et recouverte avec une pièce de la prothèse.
Quant au genou, la technique mécanique ancienne laisse de plus en plus place à la navigation assistée par ordinateur ou à la réalisation de guides de coupe sur-mesure obtenus à partir d'une IRM préopératoire. Ces procédés apportent tous deux plus de précision pour réaxer le membre inférieur et génèrent moins de saignements.
Autrefois, l'hospitalisation se prolongeait environ trois jours après la chirurgie, mais actuellement, elle ne dure en moyenne que vingt-quatre heures. De plus en plus souvent, l'opération peut même être réalisée en ambulatoire, grâce à l'utilisation d'antidouleurs puissants et de produits anesthésiants qui s'éliminent rapidement après le réveil. Attention toutefois, ce séjour abrégé n'est possible que si vous ne souffrez pas d'antécédents médicaux lourds : problèmes cardiaques, traitements anticoagulants, diabète, etc.
La remise en forme après l'opération
Si l'on se remet très bien de ce type d'intervention, vous devrez tout de même faire appel à un infirmier à domicile à votre retour chez vous, afin de renouveler vos pansements tous les deux à trois jours et ce, pendant environ trois semaines. Un programme de rééducation avec un kinésithérapeute sera également nécessaire pour remuscler la jambe opérée. Vous pourrez l'accompagner par un traitement en ergothérapie de quelques séances.
Après quelques mois, vous pourrez à nouveau pratiquer une activité sportive, à condition qu'elle ne génère pas trop d'impacts sur l'articulation. Ainsi, la course à pied, le football ou encore les sports de combat sont contre-indiqués. En revanche, il est tout à fait possible, suite à votre rééducation, de vous adonner à la randonnée, au vélo sur terrain plat, à la natation ou encore au ski.
Les chiffres clés
-> En France, plus de 10 millions de personnes souffrent d'arthrose. Près de 65 % des seniors sont touchés par cette maladie qui use le cartilage articulaire.
-> Les femmes sont quatre fois plus nombreuses que les hommes à subir des fractures du col du fémur, qui sont l'une des causes principales nécessitant la pose d'une prothèse de la hanche. Elles sont en effet plus concernées que leurs homologues masculins par l'ostéoporose, cette maladie qui fragilise les os.
-> 150 000 prothèses de hanche et 90 000 prothèses de genou sont posées chaque année dans l'Hexagone.
-> Ce type d'intervention coûte entre 5 000 € et 10 000 €, entièrement pris en charge par la Sécurité sociale.