Bien que leur toxicité reste encore à l'étude, les perturbateurs endocriniens sont suspectés d'endommager le système reproducteur et de causer des cancers. Selon une étude récente de Santé publique France, ces substances sont particulièrement présentes chez les enfants.
En septembre dernier, l'agence Santé publique France a publié les résultats d'une vaste étude sur l'impact des perturbateurs endocriniens sur nos organismes et plus particulièrement sur ceux des enfants. Définis comme toute substance exogène modifiant les fonctions du système endocrinien (ovaires, testicules, thyroïde, hypophyse…), ils provoquent de graves troubles et pathologies, aussi bien sur les sujets sains que sur leur descendance. Où se cachent-ils ? Comment les éviter ? Explications.
Des substances omniprésentes chez les plus jeunes
Dans le cadre d'une enquête de biosurveillance, échelonnée de 2014 à 2016, Santé publique France a permis de traquer 70 substances considérées comme des perturbateurs endocriniens sur un échantillon de la population, à savoir plus de 1 000 enfants et environ 2 500 adultes. Les prélèvements (urine, cheveux, sérum…) ont permis de constater que bisphénols, parabens, phtalates, éthers de glycol ou encore retardateurs de flamme bromés étaient présents chez tous les participants. Omniprésents au quotidien, ces toxiques, suspectés d'être cancérigènes, touchent particulièrement les plus jeunes. En effet, les bébés et bambins, parce qu'ils rampent et portent tout à la bouche, sont davantage exposés aux perturbateurs endocriniens, que l'on retrouve dans tous les objets de la vie courante : jouets, peinture, vernis, biberons, sols, produits cosmétiques, poussières...
L'impact sur la santé des enfants
À l'heure actuelle, on soupçonne que les perturbateurs endocriniens ont de nombreux effets néfastes sur la santé. Toutefois, très peu d'études permettent aujourd'hui d'établir un lien causal clair entre l'exposition à ces substances et la survenue de pathologies chez l'humain. Les effets ont été majoritairement observés chez l'animal.
Ils sont pourtant accusés de diminuer le nombre de spermatozoïdes et donc de favoriser l'infertilité chez les hommes. De même, chez les bébés, ils peuvent empêcher la descente des testicules dans le scrotum, et provoquer donc encore ici une infertilité à l'âge adulte. Ils sont encore suspectés de causer des malformations génitales, notamment au niveau de l'urètre et, chez les filles, ils pourraient causer une puberté précoce, une anomalie des ovaires ou une endométriose. Dans les pires cas, les perturbateurs endocriniens pourraient également être responsables de cancers des organes reproducteurs, d'obésité, de diabète de type 2, de troubles du comportement ou encore de prématurité.
Où se cachent-ils ?
Le problème, c'est que les perturbateurs endocriniens sont partout ! Parmi les plus connus, il faut citer les bisphénols, que l'on retrouve dans les plastiques, les emballages alimentaires, les peintures ou encore certains équipements électriques. Le bisphénol A, présumé toxique pour la reproduction, est aujourd'hui interdit dans la composition des biberons et des emballages alimentaires, mais il a été remplacé par les bisphénols S et F, eux aussi pointés du doigt. On trouve également les phtalates, dans les matières plastiques, mais aussi dans les jouets, les sols en vinyle et les produits de beauté et ménagers. Ils sont notamment accusés d'affaiblir la fonction thyroïdienne. Quant aux parabens, ils pullulent dans les cosmétiques (maquillage et soins), les lingettes et même dans certains additifs alimentaires utilisés dans la composition des confiseries ou des édulcorants.
Les femmes enceintes, les enfants de moins de trois ans et les adolescents en pleine puberté doivent à tout prix se prémunir des perturbateurs endocriniens. Il est donc conseillé d'éviter au maximum les produits qui en contiennent.