Nos ados mettent leurs oreilles à rude épreuve. Ils ne sont pourtant pas les seuls à subir des pertes auditives précoces : même les plus petits peuvent voir leur audition se dégrader au gré de certains facteurs. Faisons le point…
Nos ados sont de grands mélomanes ! À en croire les sondages, ils passeraient en effet près de 2 heures par jour avec un casque ou des écouteurs pour écouter de la musique. Mais à trop vouloir abreuver leurs oreilles de mélodies, peu d'entre eux réalisent à quel point la perte auditive leur pend malheureusement au nez. Plus d'un jeune de 12 à 25 ans sur dix souffre ainsi d'un début de déperdition auditive. Et même si les plus petits se montrent plus raisonnables, certains facteurs peuvent engendrer une dégradation de l'ouïe chez les enfants de moins de 10 ans. Comment expliquer ces pertes, les détecter et s'en prémunir ? Parents inquiets, ouvrez grand vos écoutilles !
Les causes chez l'ado
À la naissance, notre capital sensoriel en cellules auditives est relativement limité. L'oreille compterait en tout et pour tout quelque 15 000 cellules qui, une fois détruites, ne se régénèrent pas. D'où la nécessité de préserver son capital auditif. Or, la principale cause de destruction de ce dernier est bien sûr le bruit. Jusqu'au seuil de 80-85 dB, la cellule n'est pas agressée et notre audition est préservée. Au-delà de ce seuil de risque, l'oreille est en danger. Avec le temps, ce sont d'abord les cils qui vont être peu à peu détruits, puis l'ensemble de la cellule qui va finir par mourir. À plus de 120 dB, on atteint le seuil de douleur. Là, les pertes sont instantanées et les lésions irréversibles. Lorsque toutes les cellules sensorielles de l'oreille sont détruites, c'est la surdité totale.
Or, dans l'environnement de nos adolescents, bien des éléments transgressent régulièrement le seuil de tolérance de 85 dB. Pour ne citer que quelques exemples ; le volume d'un baladeur s'étend de 70 à 100 dB, celui d'un bar bruyant ou d'une discothèque de 85 à 115 dB et même la pétarade d'un pot d'échappement trafiqué sur un deux-roues peut grimper jusqu'à 95 dB.
Les causes chez l'enfant
Si les enfants plus jeunes sont moins exposés aux bruits assourdissants alentour, ils peuvent eux aussi subir des pertes auditives précoces. Les infections de l'oreille à répétition peuvent par exemple provoquer une destruction progressive et partielle des cellules sensorielles. Certaines affections virales ou bactériennes, comme la méningite ou la rougeole, sont elles aussi causes de perte auditive, tout comme les otites sérieuses. Enfin, les chocs ou les accidents ayant provoqué un traumatisme crânien sont un autre facteur courant de dégradation de l'audition chez l'enfant en bas âge.
Les signes à observer
Il n'est pas toujours facile de se rendre compte d'une perte d'audition chez un enfant ou un ado jusqu'alors bien entendant. Plusieurs signes doivent cependant vous mettre la puce à l'oreille. Au quotidien, l'enfant qui rencontre des difficultés à entendre va avoir du mal à identifier la provenance d'un son et réagir « à retardement ».
Il vous fait constamment répéter vos propos et ne réagit pas lorsque vous l'appelez ou lorsqu'un son tonitruant retentit. Il peut aussi se mettre à parler beaucoup plus fort que d'habitude, monter le son des appareils audiovisuels de la maison (téléviseur, radio, ordinateur…) ou éprouver des difficultés à comprendre une conversation en présence de bruits de fond. Avec le temps, un retard de langage, des difficultés scolaires, voire des troubles de l'attention ou du comportement (agressivité ou passivité inhabituelles) peuvent apparaître.
Au moindre doute, n'hésitez pas à consulter votre généraliste : des tests auditifs simples permettent d'identifier 80 à 90 % de la perte auditive. Il sera alors temps d'envisager un traitement précoce afin de limiter les troubles et de permettre à votre enfant de retrouver rapidement une vie normale.
Et chez les bébés ?
Voici quelques signes qui doivent vous inciter à emmener rapidement votre nourrisson chez le pédiatre :
-> Avant 3 mois : il ne réagit pas aux bruits forts ;
-> De 3 à 6 mois : il ne se tourne pas vers la source d'un bruit ou d'une voix ;
-> De 6 à 10 mois : il ne prononce aucune syllabe (« ba », « po », « mi ») et ne réagit pas à l'appel de son prénom ;
-> De 10 à 15 mois : il ne reproduit pas les mots simples et ne réagit pas ou peu à la musique.