Parce qu'il touche plus de 80 % d'hommes et de femmes au début de leur vie sexuelle, le virus du papillomavirus humain (également appelé HPV) doit arrêter sa course folle. L'Académie nationale de médecine tire la sonnette d'alarme et rappelle l'importance du vaccin dans l'Hexagone, alors que nous sommes trop en retard par rapport à nos voisins européens.
Responsable de (graves) maux
Si le papillomavirus est responsable de quelque 100 000 verrues génitales bénignes tous les ans en France, il est surtout connu pour causer plus de 30 000 lésions pré-cancéreuses et plus de 8 000 cancers des régions génitales et anales. Un constat qui fait froid dans le dos, surtout lorsqu'on sait qu'il existe depuis 2007 un vaccin pour se prémunir de ce virus ! Lors de sa mise en place, la vaccination concernait uniquement les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans mais, en quelques années seulement, les autorités sanitaires ont étendu ce moyen de protection aux garçons. Et pourtant, la France est à la traîne. En effet, alors que la couverture vaccinale est de 75 % dans 11 pays, dont le Portugal, l'Espagne et le Royaume-Uni, elle ne représente que 28 % dans l'Hexagone…
Mieux vaut prévenir que guérir
La prise en charge du vaccin à hauteur de 65 % par l'Assurance maladie depuis le 1er janvier 2021 n'a pas suffi à convaincre la population. On explique ce faible recours à la vaccination en France par un manque de communication et de campagnes, sans oublier que la lutte contre le cancer est principalement concentrée sur celui du col utérin. L'Académie nationale de médecine conseille donc fortement de faciliter encore l'accès au vaccin, que les jeunes soient davantage informés sur l'HPV et que les professionnels de santé rendent systématique la vaccination dès l'âge de 11 ans.