Maladie rare causée par une mutation du gène CFTR qui affecte principalement les poumons, mais aussi les systèmes digestif et reproducteur, la mucoviscidose concerne environ une naissance sur 4 500 dans l'Hexagone. Si elle reste malheureusement pour l'heure incurable, l'introduction de thérapies permettant de vivre avec la maladie offre des résultats plus qu'encourageants. C'est ce que montre le bilan publié le 9 décembre dernier par l'association Vaincre la Mucoviscidose, sur la base des données récoltées par les Centres de ressource et de soins de la mucoviscidose (CRCM).
Les effets de la trithérapie
En 2023, 7 801 patients, dont 64 % d'adultes, étaient ainsi suivis dans les CRCM français créés en 2002 pour la coordination des soins. Leur âge moyen s'élève à 25,7 ans, et l'âge médian de décès à 38,4 ans – contre seulement 5 en 1960. Une amélioration que l'on doit notamment aux avancées relatives aux modulateurs de CFTR. Mise sur le marché en juillet 2021, la trithérapie Kaftrio rétablit le fonctionnement de la protéine CFTR, responsable de la formation de mucus dans les poumons. D'abord réservée seulement aux adultes porteurs d'au moins une mutation F508del, sa généralisation pourrait expliquer le recul des infections aux germes respiratoires, tels que le Pseudomonas aeruginosa concernant 37,6 % des patients en 2019 contre 22,9% en 2023. Elle est aussi à rapprocher de la baisse historique du nombre de greffes : seulement 12 en 2023, soit près de 10 % du nombre annuel de greffes pratiquées avant l'arrivée de la trithérapie.
Sur la piste de la thérapie génique
Si les personnes sous trithérapie témoignent de nettes améliorations de leur état de santé, traduites entre autres par une hausse du nombre de patients en activité professionnelle, leur santé mentale se dégrade avec un taux de dépression et d'anxiété atteignant 10,8 %. Et ce traitement par modulation de CFTR, reçu par 69,6 % des malades, n'est toujours pas accessible à tous : chez ceux dont la mutation génétique entraîne une absence de production de CFTR, il ne donne pas de résultat. Dans ces cas-là, la greffe (pulmonaire notamment) reste un ultime recours aux résultats nuancés, puisqu'en 2023, les patients greffés représentent 11,6 % des patients pour 70 % des décès. L'espoir se tourne désormais dans la thérapie génique, une méthode qui vise à corriger la cause primaire de la mucoviscidose en ajoutant le gène CFTR non muté pour obtenir une protéine fonctionnelle, et dont deux nouveaux essais devraient débuter en France prochainement.
Soutenir la recherche
La mucoviscidose reste une maladie sans remède : chaque don compte pour faire avancer la recherche. C'est ainsi grâce à la solidarité que l'association Vaincre la mucoviscidose peut allouer chaque année près de 5 millions d'euros à la recherche, et accompagner au mieux les malades et leur famille.
Plus d'informations sur vaincrelamuco.org