Nos enfants vont-ils si mal ? À en croire le dernier rapport du Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge, publié en mars, la situation est particulièrement alarmante chez les 6-17 ans. En effet, la consommation de psychotropes chez les plus jeunes a bondi.
+ 155 % pour les hypnotiques et les sédatifs
Les chiffres font peur ! Selon l'organisme consultatif, la consommation d'hypnotiques et de sédatifs chez les mineurs a augmenté de 155 % entre 2014 et 2021. C'est également une hausse de 78 % pour les psychostimulants, 62,5 % pour les antidépresseurs et 48,5 % pour les antipsychotiques. Si la prise de ces médicaments a explosé en l'espace de quelques années à peine, elle a même doublé entre 2020 et 2021 ! Ainsi, toujours selon le rapport, 5 % de la population pédiatrique en France serait concernée, soit un enfant sur 20. C'est bien au-dessus de la moyenne européenne…
Ce terrible constat s'explique notamment par la multiplication des épisodes dépressifs chez les enfants. Selon un sondage publié en mars 2022 par l'association Psychodon, un jeune sur quatre se déclare malheureux et 24 % admettent avoir des pensées suicidaires régulièrement. Chez les professionnels de santé, on observe également une recrudescence des hospitalisations pour tentative de suicide avec scarifications et intoxication médicamenteuse. Le rapport du Haut conseil de la famille donne l'exemple de l'hôpital Robert Debré à Paris qui a enregistré une hausse de 299 % des admissions des moins de 15 ans entre l'été 2019 et le printemps 2021. La crise sanitaire et les nombreux confinements ne sont évidemment pas étrangers à l'accroissement de ce mal-être chez les jeunes.