Si l'on ne cesse de répéter que les écrans sont particulièrement délétères chez les très jeunes enfants, notamment avant l'âge de 3 ans, le public est moins sensibilisé aux répercussions de l'abus de smartphone et de tablette chez les adolescents. L'Académie nationale de médecine, en s'appuyant sur des études diffusées par l'OMS, rappelle les conséquences parfois désastreuses du mésusage des écrans sur nos ados qui en sont de gros consommateurs.
Dette de sommeil, baisse des résultats scolaires, violences et hyperactivité
Comme le souligne la société de médecine, la lumière bleue émise par les écrans abîme non seulement à terme la rétine des utilisateurs mais les expositions chroniques, notamment la nuit, ont d'autres effets pernicieux sur la santé des adolescents. En déséquilibrant leur horloge interne, les écrans engendrent un sommeil tardif qui induit une inhibition de la mélatonine, l'hormone impliquée dans l'endormissement. Or, comme le rappelle l'OMS, 30 % des adolescents européens communiquent en ligne tard le soir et sont particulièrement addicts à internet ou aux jeux vidéo. En France, 14 % des collégiens et 29 % des lycéens dorment moins de 7 heures par nuit les jours de classe, alors qu'ils auraient besoin de 9 heures de sommeil. Ainsi, 26 % des collégiens et 43 % des lycéens ont une dette de sommeil importante qui implique une fatigue chronique, une altération des capacités d'apprentissage, une baisse des résultats scolaires, des troubles de l'humeur (stress, dépression…), une hyperactivité et parfois même des comportements violents. Sans oublier que les écrans sont aussi responsables de l'obésité chez beaucoup de jeunes qui sont en inactivité physique : 17 % des garçons et 11 % des filles sont en surpoids à 11 ans.