À cause des tensions d'approvisionnement pour certaines molécules indispensables à la fabrication de médicaments, les autorités sanitaires viennent d'autoriser la vente d'antibiotiques à l'unité.
Alors qu'au mois d'octobre, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait déjà incité les Français à modérer leur consommation de paracétamol en raison de stocks bas, c'est aujourd'hui l'amoxicilline, utilisée notamment pour soigner les angines, pneumonies, sinusites, otites, abcès dentaires et autres infections bactériennes, qui est touchée par la pénurie. Ces difficultés d'approvisionnement sont dues à une baisse de la production découlant de l'épidémie de Covid-19 et tombent assez mal alors que cette saison hivernale s'annonce particulièrement rude. Pour faire face à cette situation délicate et éviter le gaspillage, l'ANSM préconise donc que ce médicament soit désormais distribué à l'unité. En d'autres termes, le pharmacien devra fournir le nombre exact de cachets prescrits par le médecin, tandis que le reste de la boîte ne sera pas délivré au patient mais conservé pour être donné à un autre malade.
Stop à l'automédication
Malgré de nombreuses campagnes de sensibilisation, notamment avec le fameux slogan « les antibiotiques, c'est pas automatique », de nombreuses personnes continuent à s'auto-médicamenter en cas de maladie et consomment à tort des antibiotiques. En effet, comme le rappellent fréquemment médecins et pharmaciens, ceux-ci ne sont efficaces qu'en cas d'infection bactérienne mais sont tout à fait inutiles pour traiter une infection d'origine virale. Pire, ils peuvent même être nuisibles, en s'attaquant à la flore intestinale constituée de bonnes bactéries, ce qui affaiblit le système immunitaire.