S'il fut un temps confondu avec un psychotrope tel que le cannabis, le CBD est aujourd'hui une substance connue de tous et utilisée aussi bien par les jeunes que par les plus âgés. Réputé pour ses effets relaxants et antalgiques, il n'a pourtant pas encore été adoubé par la recherche scientifique.
Il est partout. Que ce soit dans les soins bien-être, les compléments alimentaires, la nourriture, les tisanes, dans les cosmétiques et même dans les produits pour animaux, le cannabidiol, plus communément appelé CBD, est le nouvel ingrédient miracle qui promet de calmer notre anxiété, d'améliorer nos troubles du sommeil et de soulager nos douleurs chroniques. Validés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ses effets semblent convaincre aussi bien les jeunes que les seniors. Alors qu'en est-il réellement ? Où en est la recherche ? Petite mise au point.
Un cadre législatif strict
Balayons tout de suite une première idée reçue : le CBD n'est pas du cannabis ! Si le cannabidiol est bien présent dans la plante, il n'est pas considéré comme un psychotrope car sa teneur en THC, la molécule active du cannabis qui, elle, est interdite, est très faible. Par conséquent, tout produit vendu dans le commerce avec du CBD contient nécessairement un peu de THC, mais ce dernier ne doit pas excéder 0,2 %. C'est la loi qui l'exige pour pouvoir commercialiser ce type de produits.
Anti-douleur et relaxation
S'il n'est pas du tout considéré comme un médicament, le CBD est en revanche réputé pour son action antalgique et relaxante. Inhalé, administré par voie orale et même appliqué sur la peau, il apaiserait les inflammations, favoriserait la détente musculaire, calmerait l'anxiété et soulagerait les petits maux du quotidien qui peuvent devenir chroniques. C'est le cas, par exemple, des troubles du sommeil, mais aussi des douleurs liées aux menstruations, des maux de dos, etc. Certains ont même observé des effets bénéfiques chez les personnes souffrant d'épilepsie, et notamment chez les enfants.
On retrouve alors le cannabidiol sous forme d'huile, de bonbon, de crème, de baume, de lotion ou autre tisane. Le produit final peut ensuite afficher différentes concentrations en cannabidiol (5 %, 10 %, 20 %, etc.). Par exemple, un flacon d'huile de CBD à 10 % contient 1 000 mg pour 10 ml, soit 5 mg par goutte. Plus il est concentré, plus il serait efficace.
Des effets prouvés ?
Qu'en est-il alors des données scientifiques ? En 2018, l'OMS a certifié que, faute de preuves, il n'existait pas de problèmes de santé liés à la consommation de CBD. L'organisation référente avance même dans un rapport que « le CBD pourrait s'avérer utile dans le traitement de nombreuses autres affections » en dehors de l'épilepsie et de la sclérose en plaques, et que la consommation de cannabidiol pourrait être mise en avant pour « ses propriétés neuroprotectrices, anxiolytiques, analgésiques, anti-inflammatoires, antiasthmatiques, voire anti-tumorales ».
En réalité, il est encore beaucoup trop tôt pour se prononcer sur les éventuels effets de ce produit car les recherches menées sur le sujet sont avant tout des études précliniques. Il n'existe donc pas encore de méthodologie rigoureuse qui pourrait avancer des effets positifs ou négatifs indiscutables.
Dans tous les cas, attention à consommer du CBD avec modération car, en usage régulier ou à haute dose, il existe un risque de positivité au contrôle des stupéfiants, à cause de la présence de THC.