Santé

Le bruxisme, une soupape de stress

Les grincements de dents nocturnes sont appelés bruxisme. De l'ordre de la manie inconsciente, cette fâcheuse habitude est révélatrice d'un état anxieux. Une prise en charge psychologique, en plus du port d'une gouttière, peut parfois s'avérer nécessaire.

Serrement des mâchoires, grincements de dents, pendant la journée ou le sommeil… Le bruxisme, ou bruxomanie, est un phénomène connu depuis longtemps mais dont les causes restent parfois mystérieuses. Habituellement, quand la bouche est au repos, les dents des mâchoires supérieures et inférieures ne doivent pas entrer en contact. Or, en cas de bruxisme, ce contact répété peut provoquer une usure des dents, des gencives, voire des os si l'hygiène buccale n'est pas tout à fait irréprochable !

Un mal nocturne

Le bruxisme a surtout lieu durant le sommeil lent léger (stades 1 et 2). Le claquement de dents est très stressant, notamment pour la personne qui partage la chambre du « bruxomane », provoquant un bruit analogue à un écrasement de cailloux ou à un grincement de parquet ! En une nuit, un « bruxomane » peut frotter ses dents pendant 6 à 8 minutes, ce qui n'est pas sans conséquences. En effet, lorsque vous serrez les mâchoires, les muscles élévateurs se contractent, les articulations travaillent, les dents sont soumises à des forces importantes.
Ainsi, les symptômes du bruxisme peuvent être variés. Au niveau des muscles, il peut provoquer des douleurs du visage. Parfois, ces muscles, à force de travail, sont hypertrophiés. Ces douleurs peuvent s'étendre au crâne et causer des migraines, voire descendre jusqu'au cou et même jusqu'au dos ! Généralement, la personne atteinte de bruxisme constate une fatigue au réveil, liée à cette activité intense, ainsi que l'impossibilité d'ouvrir entièrement la bouche. Les articulations sont également mises à mal : les craquements, ressauts voire déviations sont fréquents.

Les dents en première ligne

Quant aux dents, elles subissent de plein fouet les conséquences du bruxisme : usure prématurée, fêlures, fractures verticales peuvent parfois nécessiter une intervention. Les formes sévères de la maladie peuvent avoir un effet destructeur conséquent, les mécanismes de protection naturelle ne jouant plus leur rôle avec le temps. La prise en charge psychologique est alors nécessaire car le bruxisme peut être révélateur de problèmes psychiques et d'états anxieux importants. La consommation d'alcool, de tabac et de drogue pourrait être des facteurs aggravants. Pas de panique, toutefois ! Selon le Journal de parodontologie et d'implantologie orale, seules 6 % des personnes présentant un bruxisme exagéré et répétitif vont développer, à moyen ou long terme, des pathologies oro-faciales.

Quand la gouttière est nécessaire

Dans les formes plus légères, la prise de conscience du problème est déjà un grand pas car elle permet une autosurveillance dans la journée. En revanche, la nuit, impossible de contrôler cette activité ! « Le bruxisme nocturne (80 % des cas) est d'origine centrale », explique-t-on à l'Association dentaire française (ADF). « Il est le résultat d'une manifestation psychosomatique liée au stress et échappe donc à la volonté du patient, ce qui explique la difficulté de traitement du phénomène ». Le port d'une gouttière de surélévation est alors indispensable, en complément de séances de relaxation. Il s'agit d'un petit appareil réalisé à partir des empreintes des mâchoires. Sa forme est donc adaptée à la bouche du patient et permet une mise en place facile. Une fois cette gouttière placée, les dents du haut et du bas ne peuvent plus entrer en contact. C'est alors l'appareil qui subit les contraintes des forces du bruxisme. La gouttière diminue les tensions musculaires, soulage les articulations, protège les dents et l'os de soutien et peut même permettre de perdre le réflexe de grincements des dents. Il serait dommage de s'en priver ! Comptez quand même entre 400 et 600 euros pour la réalisation de la gouttière…
Chez l'enfant, le bruxisme est fréquent. Il correspond à une phase normale de la croissance, qui se résout généralement à l'adolescence. Toutefois, certains cas pathologiques peuvent être pris en charge et nécessitent des exercices réguliers de rééducation, ainsi que des séances de thérapie entre l'enfant et ses parents.

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