Touchant généralement les femmes entre 35 et 40 ans, l'adénomyose est une maladie gynécologique peu connue mais qui concerne une part importante de la gent féminine. Forme particulière de l'endométriose, sa prise en charge est néanmoins légèrement différente.
Depuis quelques années, l'endométriose, qui touche une femme sur dix, est l'une des maladies gynécologiques les plus médiatisées. Si la recherche avance, à l'heure actuelle, aucun traitement curatif n'existe. Mais une variante de cette pathologie, beaucoup moins connue du grand public, concerne également 11 à 13 % de la population féminine : c'est l'adénomyose. Si l'endométriose se caractérise par la présence de muqueuse utérine en dehors de l'endomètre (sur les ovaires, les trompes, la vessie, etc.), l'adénomyose, elle, s'installe directement dans le muscle utérin. On parle alors « d'endométriose interne ». Comment se diagnostique-t-elle et comment se traite-t-elle ? On fait le point.
Douleurs intenses et flux abondant
L'adénomyose se manifeste peu ou prou de la même façon que l'endométriose : ménorragies (règles abondantes), douleurs intenses durant les cycles, dyspareunie (douleurs durant les rapports sexuels) et maux inter-menstruels sont le lot quotidien des femmes qui souffrent de cette pathologie. À l'instar de l'endométriose, ses causes n'ont pas encore fait l'objet d'un consensus scientifique, mais il est tout à fait possible de souffrir des deux maladies en même temps.
Si les symptômes permettent de soupçonner une adénomyose, le gynécologue prescrira une échographie pelvienne. Néanmoins, cet examen n'est parfois pas suffisant pour déceler la maladie. Une IRM pelvienne sera alors plus indiquée pour mettre au point un diagnostic. Mais attention, il arrive parfois que l'adénomyose soit totalement asymptomatique et qu'elle se révèle lors d'une opération chirurgicale, comme l'ablation d'un fibrome par exemple, ou lors d'une impossibilité de grossesse.
L'hystérectomie comme solution définitive
Tout comme l'endométriose, il n'existe pas de traitement médicamenteux pour éradiquer l'adénomyose. La prise en charge consiste essentiellement à soulager les patientes avec des anti-douleurs et des médicaments qui vont rendre les saignements moins abondants. Si cela n'est pas suffisant, une prescription hormonale, qui va permettre d'atrophier l'endomètre, de bloquer l'ovulation et de stopper les saignements, pourra être proposée. S'il s'agit le plus souvent de la prise d'une pilule, certaines femmes peuvent toutefois ne pas supporter les nombreux effets secondaires de ces traitements.
En cas d'échec de ces solutions, une hystérectomie, c'est-à-dire l'ablation de l'utérus, peut alors être envisagée. L'adénomyose étant généralement décelée chez les femmes entre 35 et 40 ans, un âge où généralement celles qui le souhaitent ont déjà eu des enfants, cette alternative peut être le dernier recours pour soulager les douleurs. Dans ce cas, les ovaires de la patiente sont conservés ce qui signifie qu'elle n'aura plus de règles mais ne sera pour autant pas ménopausée.
Une autre technique existe pour les formes d'adénomyose diffuse. Il est en effet possible de détruire les microkystes peu profonds localisés dans le myomètre (la couche de muscles qui tapissent l'utérus). Mais cette solution n'est pas adaptée aux femmes qui souhaitent une grossesse car elle détruit aussi l'endomètre sain. Une réapparition des symptômes à plus ou moins long terme est également possible.