Épisiotomie : une solution pour améliorer la cicatrisation

Réalisée au cours de l'accouchement, l'épisiotomie est une petite incision chirurgicale du périnée visant à faciliter le passage du bébé. Si elle cicatrise très bien toute seule la plupart du temps, il existe désormais une solution technologique pour soulager les douleurs persistantes.

Tout comme la grossesse n'est pas toujours un long fleuve tranquille, l'accouchement est une épreuve intense, souvent violente, physiquement et émotionnellement. Dans certaines situations, le gynécologue obstétricien est contraint de procéder à une épisiotomie. Cet acte chirurgical n'est pas anodin, bien que parfois nécessaire, et peut laisser des séquelles importantes chez la jeune maman. Si la cicatrisation s'opère naturellement au bout de quelques semaines, dans d'autres cas, la convalescence est beaucoup plus longue. Heureusement, il existe une nouvelle technique qui atténue rapidement les cicatrices et les douleurs.

L'épisio, un acte fréquent mais pas anodin

Lors d'un accouchement, l'épisiotomie consiste à inciser le périnée, le groupe de muscles situé entre l'anus et le vagin, pour faciliter le passage du bébé. Jusqu'à la fin des années 1990 environ, cet acte chirurgical était pratiqué dans la moitié des cas afin d'éviter des déchirures sévères. Aujourd'hui, cette incision n'est plus aussi systématique mais perdure dans 30 % des accouchements, alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) la préconise dans 10 % des naissances seulement.

Quels sont les facteurs de cicatrisation ?

Bien qu'elle soit aujourd'hui remise en question, l'épisiotomie reste parfois nécessaire, notamment en cas d'utilisation d'instruments tels que les forceps. Néanmoins, elle peut aussi engendrer des séquelles durables : douleurs persistantes, incontinence urinaire et anale, cicatrisation difficile…
Sage-femme libérale, Marine Cathrel* voit défiler chaque semaine dans son cabinet des femmes ayant subi une épisiotomie. Si, pour la plupart, la guérison se fait en quelques jours, parfois l'inconfort et les souffrances perdurent. « Il n'y a pas d'égalité en matière de cicatrisation, mais le vécu émotionnel de la naissance, la taille de l'épisio, l'acceptation de ce geste, le manque d'information préalable et l'absence de repos après l'accouchement ont une influence sur la réparation de cette zone », nous précise la professionnelle.

Indiba, une machine révolutionnaire

Après une épisiotomie, le périnée est recousu avec du fil résorbable qui tombera au bout d'une semaine environ. Cette partie de l'anatomie peut être enflée plusieurs jours et présenter des œdèmes, mais elle ne doit plus être douloureuse après un mois. Les pains de glace, les antalgiques, des crèmes spéciales, parfois l'homéopathie et le repos sont de rigueur pour soulager cette zone endolorie et accélérer la cicatrisation.
Hélas, malgré toutes ces recommandations, le périnée peut encore faire souffrir des mois après l'accouchement. Si, à l'époque, le temps faisait son effet et la patience était de mise, aujourd'hui, un nouvel appareil permet de redonner le sourire aux jeunes mamans.
Marine Cathrel est équipée de cette « machine magique », baptisée Indiba, qui fonctionne grâce à la radio fréquence. Elle permet d'augmenter la perméabilité membranaire et le métabolisme cellulaire. En d'autres termes, elle accélère la régénération tissulaire et la production de collagène pour une cicatrisation plus rapide. Elle peut être utilisée juste après l'accouchement mais aussi des mois après. « Pour calmer une douleur intense post-partum, deux à trois séances suffisent. Si l'épisiotomie est ancienne, il faut compter environ dix séances pour obtenir un excellent résultat », nous explique la sage-femme.
Attention, toutes les maïeuticiennes ne sont pas équipées de cet appareil, car il coûte la modique somme de 25 000 €... Mais, comme le souligne notre interlocutrice, là n'est pas tout le problème : « Tout le monde se fiche un peu des douleurs périnéales. Aux interrogations des patientes, la réponse est souvent “ça va passer, il faut du temps, soyez patientes“. Les femmes sont souvent abandonnées durant cette période ».
Ces sessions de radio fréquence peuvent être incluses dans le cadre des séances de rééducation périnéale et sont donc prises en charge par la Sécurité sociale. Néanmoins, un supplément de quelques euros peut être demandé par la sage-femme. Un plus qui « vaut le coût »...