Le couperet est tombé. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient de publier une étude selon laquelle le risque de développer un méningiome est avéré après la prise à forte dose ou sur une longue durée du Lutéran et du Lutényl, deux progestatifs utilisés dans le cadre du traitement de l'endométriose, de la ménopause et des troubles menstruels.
Un risque multiplié par 12 après 5 ans de traitement
Déjà mis en cause par l'Agence du médicament en 2019, le Lutényl (acétate de nomégestrol) et le Lutéran (acétate de chlormadinone), ainsi que leurs génériques, ont été pris par 400 000 femmes la même année.
L'étude épidémiologique qui vient de paraître, réalisée à partir des données nationales de remboursement de l'Assurance maladie sur 1,8 et 1,5 million de femmes ayant pris l'une ou l'autre de ces molécules entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2018, démontre que le risque de développer un méningiome est multiplié par 3,3 après 6 mois de traitement, par 12,5 après 5 ans de prise en charge avec le Lutényl et par 7 après 3,5 ans de médication de Lutéran.
Bien que le méningiome soit une tumeur cérébrale bénigne, il implique de nombreuses conséquences au quotidien (maux de tête, vertiges, pertes d'équilibre, troubles de la parole, de l'audition…). Par ailleurs, toujours selon l'étude, le risque de méningiome conduisant à une chirurgie intracrânienne augmente fortement avec l'âge : il est, par exemple, trois fois plus élevé pour les femmes de 35 à 44 ans que pour celles de 25 à 34 ans.
Vers une IRM de contrôle pour les femmes traitées ?
Toutes les femmes de plus de 35 ans qui ont été traitées avec ces molécules durant au moins cinq ans, sont invitées à se rapprocher de leur médecin afin de se voir proposer une imagerie cérébrale par IRM, comme recommandé par l'ANSM.