Si le don d'organes après son décès est encouragé, il est aussi possible de léguer son corps tout entier à la science. Mais cette volonté doit être formulée clairement par écrit et communiquée aux centres de don proches de chez soi.
Chaque année en France, 2 500 corps sont confiés à la science selon France Adot, la Fédération des associations pour le don d'organes et de tissus humains. Ce don permet aux étudiants en médecine, aux médecins et aux chercheurs en santé de faire progresser les recherches scientifiques. Mais cet élan de générosité altruiste ne s'improvise pas ! En effet, donner son corps à la science implique certaines démarches mais aussi des coûts. Explications.
Les différentes démarches
Évidemment, faire don de sa dépouille à la recherche est une décision qui se réfléchit mûrement de son vivant. Ce ne sont pas à vos proches de prendre une telle initiative après votre décès ! Comme le don d'organe, le don de son corps doit être discuté en amont avec votre famille, afin de la mettre au courant de votre volonté. Sachez qu'en cas de conflit après votre mort, les centres de don ne tiennent pas spécialement à avoir le dernier mot et préfèrent souvent abandonner les démarches. Une bonne communication est donc essentielle !
Il faut ensuite mettre par écrit sa volonté et envoyer cette lettre, datée et signée, au centre le plus proche de chez soi. Il en existe un peu moins d'une trenteine en France qui sont, la plupart du temps, des facultés de médecine. Vous pouvez retrouver la liste exacte sur www.afif.asso.fr.
À la réception de votre déclaration, l'établissement concerné vous fera remplir une fiche de renseignements, ainsi qu'un formulaire de confirmation du don. Vous recevrez alors une carte de donneur que vous devrez conserver sur vous.
Un acte de générosité ni gratuit ni automatique
S'il s'agit d'un acte altruiste, le don de son corps à la science n'est pour autant pas gratuit ! Eh oui, certaines dépenses peuvent être supportées par le donneur ou ses proches. L'établissement qui bénéficie du don gère ainsi les frais d'inhumation ou de crémation, mais les coûts de transport, par exemple, resteront à la charge de la famille.
De même, les établissements ne sont pas tenus d'accepter le corps si toutes les conditions ne sont pas réunies. En effet, si la dépouille n'a pas été transportée dans les 48 heures maximum après le décès, le centre de don est en mesure de la refuser. C'est aussi le cas si la carte de donneur est manquante, si le décès a eu lieu à l'étranger ou s'il est consécutif à une maladie contagieuse, un accident ou un suicide.
Lorsque le corps est transféré au centre de don, il fait d'ailleurs l'objet de plusieurs analyses et un certificat de non-contagion est établi. La dépouille est ensuite embaumée ou congelée, afin d'être conservée pour une utilisation ultérieure. Dans la majorité des cas, les corps donnés à la science sont utilisés par les étudiants en chirurgie pour l'entraînement des sutures ou des actes opératoires ou encore dans le cadre des cours d'anatomie.
Focus : que deviennent les corps à terme ?
Une fois les corps utilisés pour différents travaux d'anatomie, ils ne sont tout de même pas rendus aux familles. Certains centres peuvent toutefois remettre les cendres du défunt aux proches qui en ont fait la demande. La majorité du temps, les dépouilles sont cependant incinérées anonymement et les cendres dispersées dans un jardin du souvenir.