Santé

Des compléments alimentaires qui diminuent les défenses immunitaires

Afin de stimuler votre système immunitaire face à l'épidémie de Covid-19, vous consommez régulièrement des compléments alimentaires naturels à base de plantes. Or, certains de ces produits pourraient avoir l'effet inverse à celui escompté. Décryptage.

Comprimés de vitamine C, ampoules de magnésium, infusions à base de sauge, de reine-des-prés, de réglisse, de bouleau ou de curcuma… chaque année, à l'approche de la saison froide, vous effectuez une petite cure à base de plantes aux vertus médicinales reconnues afin de booster vos défenses naturelles et de réduire vos risques d'attraper un rhume ou une mauvaise grippe. C'est donc spontanément que vous avez décidé de vous supplémenter lorsque l'épidémie de coronavirus s'est déclarée, pensant ainsi vous renforcer face à la maladie. Or, cette habitude a priori bénéfique pourrait causer plus de mal que de bien en perturbant votre réponse immunitaire, comme le met en garde l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire. Explications.

Les anti-inflammatoires en cause

Suite aux observations du corps médical, dès le 14 mars, les autorités sanitaires françaises ont appelé à faire preuve d'une extrême vigilance quant à l'automédication et, plus particulièrement, à la prise de substances anti-inflammatoires. En inhibant l'inflammation nécessaire pour activer nos défenses immunitaires et combattre les infections, elles nous rendraient plus vulnérables et pourraient même occasionner une surinfection. Cet effet immunosuppresseur, bien connu des professionnels de santé, n'est pas propre au coronavirus et s'observe pour tous les types d'infection. De plus, en supprimant les douleurs et la fièvre, leur action pourrait également masquer les symptômes du Covid-19. Ainsi, ibuprofène, ketoprofène, cortisone et autres anti-inflammatoires non stéroïdiens ont été pointés du doigt, et ne sont d'ores et déjà plus accessibles à la vente en libre accès dans les pharmacies. L'Agence nationale de sécurité du médicament a tenu à rappeler que les inflammations sont des réactions normales du corps et ne doivent être combattues que lorsqu'elles deviennent excessives.

Les compléments à éviter

Le groupe d'expertise collective d'urgence constitué par l'Anses a identifié plusieurs plantes susceptibles de perturber la réponse immunitaire du fait de leurs propriétés anti-inflammatoires. Il s'agit de plantes contenant des dérivés d'acide salicylique (l'actif contenu dans l'aspirine), comme la reine-des-prés, le bouleau, le peuplier, la verge d'or, les polygalas ou le saule.
D'autres plantes renfermant des anti-inflammatoires végétaux, telles que la réglisse, le curcuma, l'harpagophytum, la griffe de chat, les échinacées et la myrrhe induiraient aussi des mécanismes immunomodulateurs contre-productifs dans la défense contre le Sars-Cov-2.

Les recommandations officielles

Si vous souffrez d'une pathologie inflammatoire chronique, telles que rhumatismes, maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique, comme près d'un million de personnes en France, vous ne pouvez peut-être pas vous passer de ces compléments alimentaires naturels qui aident à soulager vos maux avec un minimum d'effets secondaires. Dans ce cas, l'Anses conseille de discuter avec votre médecin traitant afin d'évaluer, en fonction de la gravité de votre état, la pertinence de poursuivre ou non la consommation de ces plantes. En revanche, si vous ne prenez ces comprimés qu'à titre préventif sans en avoir la nécessité absolue, l'Agence nationale de sécurité sanitaire recommande de suspendre immédiatement leur usage dès l'apparition de symptômes pouvant s'apparenter au Covid-19 : toux, fièvre, gêne respiratoire, fatigue, courbatures, conjonctivite, éruption cutanée, maux de gorge ou encore perte de l'odorat.

Lauren Ricard
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