Tout au long du mois de mars, la campagne Mars Bleu sensibilise à la prévention et au dépistage du cancer du côlon. Un geste vital puisque près de 18 000 personnes meurent chaque année de cette maladie en France, alors qu'elle peut être guérie dans 9 cas sur 10 si elle est traitée suffisamment tôt.
Si l'on peut se réjouir que le cancer du sein soit de mieux en mieux dépisté grâce aux campagnes de sensibilisation menées dans le cadre du fameux Octobre Rose, le cancer colorectal, quant à lui, ne bénéficie pas d'une telle médiatisation. Il est pourtant le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme et le troisième chez l'homme, avec près de 45 000 nouveaux cas détectés chaque année d'après Santé publique France. Afin d'alerter sur cette maladie et de favoriser ainsi un diagnostic plus précoce, la campagne Mars Bleu a lieu sur tout le territoire hexagonal pendant un mois.
Un cancer évitable mais insidieux
Le cancer du côlon se développe à partir des cellules qui tapissent la paroi interne de la partie basse des intestins, lorsque des polypes, d'abord bénins, évoluent en tumeur cancéreuse. Or, la présence d'une tumeur à cet endroit passe souvent inaperçue. Vous ne ressentez aucune douleur particulière au niveau de l'abdomen ni gêne lors de la défécation ? Cela ne signifie pas pour autant que vous n'êtes pas malade. En effet, les symptômes du cancer colorectal sont généralement très discrets (légers maux de ventre, transit perturbé, ballonnements), voire inexistants, et ne deviennent préoccupants (présence de sang dans les selles) qu'à un stade plus avancé. On parle de symptomatologie à bas bruit.
Ne vous abstenez donc pas de faire un test sous prétexte que vous n'avez pas de problème ! Plus vous serez détecté rapidement, plus tôt vous serez pris en charge et moins la thérapie sera invasive. En général, à un stade peu avancé, une petite chirurgie suffit à régler le problème, tandis que si la tumeur s'est développée, le traitement est beaucoup plus lourd et peut nécessiter le port d'une poche à excréments.
Comment se faire dépister ?
Si vous souhaitez vous faire dépister, la marche à suivre est très simple. Demandez à votre médecin généraliste de vous prescrire une ordonnance pour un kit de dépistage Hemoccult (gratuit), puis effectuez le prélèvement nécessaire chez vous. S'il est positif, prenez immédiatement rendez-vous auprès de votre gastro-entérologue. Ce dernier vous fera alors passer une coloscopie, qui devrait permettre d'éradiquer les polypes et lésions précancéreuses. Sachez qu'il est recommandé d'effectuer un dépistage tous les deux ans à partir de 50 ans, mais aussi avant cet âge si vous avez des antécédents de cancers colorectaux dans votre famille.
Parlons Fesses !
Cette année, la Ligue contre le cancer a opté pour un ton décalé afin de briser les tabous autour de cette maladie, dont les retards de dépistage sont souvent dus à la gêne des patients. Avec les hashtags #ParlonsFesses et #BougezVosFesses, les professionnels de santé entendent libérer la parole afin de sensibiliser davantage médecins et pharmaciens et d'inciter les publics concernés à effectuer plus fréquemment des tests.
La Ligue contre le cancer et la Société française d'endoscopie digestive ont également mis au point un nouvel outil ludique et animé pour aborder le cancer colorectal : le « côlon tour » virtuel. Cette visite en 3D, ponctuée de vidéos informatives, quiz et animations, a pour but d'aider à mieux comprendre le cancer du côlon et permet, en outre, aux utilisateurs d'évaluer leur niveau de risque et d'obtenir une invitation pour accéder au test. Cette exposition interactive est accessible gratuitement sur le site Colontour.preventioncancers.fr.