Wanderstop s'inscrit dans cette mouvance récente du jeu cozy à la narration introspective, mais s'en écarte habilement en abordant un thème rarement exploré avec autant de justesse : le malaise face au repos. Développé par Ivy Road, le studio dirigé par des vétérans de The Stanley Parable et Gone Home, le jeu présente une héroïne inattendue pour ce type d'expérience douce : Alta, guerrière brisée, contrainte d'échanger l'acier contre les infusions dans une échoppe forestière hors du temps. C'est dans ce contraste que le titre trouve sa personnalité, en opposant la quête de performance à l'injonction au lâcher-prise. Malheureusement, si l'écriture brille par sa justesse et sa sensibilité, le gameplay peine à suivre. Les mécaniques de gestion de thé et de jardinage restent superficielles, parfois maladroites, et servent davantage de remplissage entre les chapitres narratifs que de véritables vecteurs d'immersion. Dommage, car visuellement, Wanderstop est un enchantement permanent : ses paysages colorés évoquent des contes en aquarelle, et la bande-son signée C418 enveloppe l'ensemble d'une douce mélancolie. Si l'expérience ne convainc pas sur le plan ludique, elle reste précieuse dans son propos, abordant avec tact et humour l'épuisement mental et la difficulté de réapprendre à vivre pour soi.
Wanderstop, PC, PS5, Xbox Series, 25 €