C'est une fois les derniers risques de gel passés que l'on peut s'atteler à la plantation des palmiers rustiques en pleine terre. Ils ont à peine quelques mois pour s'enraciner le mieux possible, de manière à pouvoir supporter le choc du premier hiver. Top chrono !
Non, le palmier n'est pas l'apanage des régions désertiques, offrant charitablement fraîcheur et dattes aux dromadaires. Il n'est pas non plus celui des Rivieras, ombrageant les starlettes de leur air exotique. Non, non, non. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il existe des espèces de palmiers, souvent plus montagnardes que littorales, qui supportent le froid le plus piquant. On peut donc les acclimater en pleine terre dans la plupart de nos jardins. À condition de les planter au beau milieu du printemps, et pas n'importe comment.
Les palmes de la rusticité
Il existe quelques espèces de palmiers rustiques que leurs terres d'origines, soumises à des hivers plus ou moins rudes, ont habitués à supporter des températures négatives. Ainsi la famille des Tarchycarpus, originaires d'Asie, est une solide fratrie dont le représentant le plus connu, le palmier-chanvre (T. fortunei) résiste à -18 °C. On peut aussi compter sur les Chamærops humilis, originaires du pourtour méditerranéen (-12 °C à -15 °C), ou le cocotier du Chili (Jubaea Chilensis) qui a les mêmes capacités de résistance. Les Sabal en provenance d'Amérique du Nord, les butias d'Amérique du Sud et quelques Phoenix sont également capables de résister à des températures inférieures à -10 °C.
Une saison complète de tranquillité
Tous ces palmiers, et quelques autres, peuvent donc être potentiellement plantés en pleine terre dans de nombreuses régions, à condition de respecter quelques règles strictes. La première et la plus importante est de laisser à tous ces végétaux la possibilité de profiter d'une saison entière d'adaptation et d'enracinement avant de subir le froid de leur premier hiver. Il est donc nécessaire de les planter au mois de mai, suffisamment tard pour que les derniers risques de gel soient passés, mais assez tôt afin de leur laisser un maximum de temps pour s'enraciner. Car ce n'est qu'une fois qu'ils sont bien installés dans le sol qu'ils deviennent réellement rustiques.
Un bon emplacement
Tous ces palmiers, bien que résistant aux températures très basses, apprécieront tout ce qui pourra être fait pour leur faciliter l'existence. Dans les régions au climat froid, les situations de plein soleil sont évidemment à privilégier, si possible le long d'un mur exposé au sud de manière à ce que celui-ci restitue une partie de la chaleur qu'il emmagasine durant la journée. De même, il faut absolument choisir un emplacement protégé des vents froids.
Un sol accueillant
Les palmiers n'aiment guère les sols qui se gorgent d'eau, notamment en hiver. Il est donc recommandé d'étaler un épais lit de gravier au fond du trou de plantation. Un mélange à parts égales de terre de jardin et de terreau, agrémenté de 20 % de sable pour faciliter le drainage constitue un bon substrat pour la plantation. Dans les sols très argileux, plantez le palmier sur une butte, comme on le fait avec les oliviers, de manière à ce que l'eau de pluie ruisselle sur la motte, sans inonder le trou. Ne donnez pas d'engrais à votre palmier la première année, par contre arrosez généreusement durant toute la saison.