Yourte, tipi ou roulotte, on ne compte plus les mini-logementsaux allures de maison de Hobbit. En tête de liste, la tiny house, une maisonnette en bois sur roues, qui a le vent en poupe.
Si la plupart des ménages espèrent pouvoir devenir propriétaires de leur résidence principale, les prix du marché et les contraintes liées à un tel investissement représentent un frein non négligeable pour toute une frange de la population. Plutôt que de s'endetter sur trente ans, de plus en plus de Français optent alors pour des logements plus rudimentaires mais en adéquation avec un style de vie plus simple.
Un intérieur ultra-optimisé
Rapides à installer, peu onéreux, ne nécessitant pas ou presque de démarches administratives et souvent écologiques, les habitats alternatifs ont la cote. Dans ce marché de niche, on trouve bon nombre d'inventions insolites telles que les yourtes, tipis et autres maisons faites de chanvre, de chaux et de sable, mais aussi des concepts d'habitations mobiles clés en main. Version perfectionnée et écologique d'une caravane, la tiny house a notamment des arguments à revendre.
Inventée aux États-Unis dans les années 2000, cette maisonnette en bois peut mesurer de 10 à 30 m2. Et pourtant, elle n'est pas réservée aux célibataires. Certains modèles sont prévus pour une famille de quatre personnes ! Conçus pour être habités toute l'année, ils sont en effet construits avec les mêmes exigences que des logements traditionnels et comportent tout le nécessaire à votre confort, depuis la salle de douche avec toilettes (sèches ou chimiques), en passant par une cuisine équipée et une ou plusieurs chambres souvent installées en mezzanine. Le concept même de la tiny house repose ainsi sur un gain de place maximal grâce à l'utilisation de meubles modulables, de tablettes rabattues, de placards coulissants et autres trappes habilement dissimulées.
Un coût et des démarches limités
En contrepartie d'un faible nombre de mètres carrés, le prix d'achat d'une telle maisonnette est évidemment attractif. Selon les modèles, il faut ainsi débourser entre 15 000 et 60 000 € pour devenir propriétaire. À l'usage, la facture restera également limitée grâce à une conception écologique basée sur une ossature bois qui garantit une très bonne isolation. Or, un petit habitat bien isolé consomme forcément beaucoup moins qu'un logement classique.
Cerise sur le gâteau : vous n'avez pas besoin de permis de construire puisque cette micromaison sur roues ne possède pas de fondations. Mais attention, cela ne signifie pas que vous pouvez vous garer où bon vous semble. La loi Alur de 2014 a en effet encadré ces habitats hors norme.
Dès lors qu'une tiny house n'est plus mobile, autrement dit qu'elle perd ses roues, elle est assimilable à une résidence démontable. Conséquence: elle doit être placée sur un terrain situé en zone constructible, être raccordée aux réseaux publics de distribution d'eau, d'électricité et disposer d'un réseau d'assainissement. Une déclaration préalable ou un permis d'aménager sera aussi nécessaire. À défaut, il faudra changer de parcelle tous les trois mois pour rester pleinement nomade.
Autre option : profiter d'un terrain public dédié. Certaines mairies ont en effet été conquises par le concept de ces maisonnettes, à l'instar de la ville de Rezé, près de Nantes, qui a consacré 6 000m2 de terrain vierge à l'accueil de tiny houses, en contrepartie d'un faible loyer.
