Hommes ou femmes sobrement vêtus de noir, les maîtres de cérémonie funéraire doivent démontrer leur professionnalisme et leur humanité dans des circonstances difficiles. Zoom sur ce métier hors du commun.
Quel étrange mystère entoure les métiers du funéraire ? Toujours dignes et imperturbables, ces hommes et ces femmes de l'ombre n'ont pourtant rien de vampires. Solennellement vêtus de noir, ils sont les premiers garants du bon déroulement des obsèques, dans le calme et le respect des dernières volontés du défunt. Porteurs-chauffeurs, assistants et conseillers funéraires, thanatopracteurs et ouvriers marbriers forment une équipe soudée par une organisation rigoureuse et des valeurs humaines solides. Parmi eux, le maître de cérémonie occupe une place centrale. Il est en lien direct avec la famille, dirige le convoi funéraire et ses intervenants, tout en s'assurant, étape par étape, du bon déroulement de la journée des funérailles.
Le métier de maître de cérémonie
Tout à tour désigné comme un « chef d'orchestre » ou un « chef d'équipe », le maître de cérémonie funéraire est responsable du convoi, de la coordination des déplacements et de l'accompagnement des familles, de la salle mortuaire jusqu'à la remise des documents de décès.
Lors des cérémonies civiles, il anime la commémoration du défunt, donne la parole aux proches et peut être lui-même amené à rédiger ou à lire des textes d'hommage. En revanche, si les funérailles nécessitent le passage par un lieu de culte, il devra se mettre respectablement en retrait lors de la commémoration. Il dirige néanmoins les proches et le cercueil du funérarium vers le lieu de culte, puis en direction du cimetière ou du crématorium. Il veille également à communiquer clairement le planning de la journée aux personnes présentes et supervise les derniers adieux ainsi que le dépôt des fleurs. À ce titre, il est responsable de la bonne mise en application du protocole cérémonial.
Quel profil pour devenir maître de cérémonie ?
En plus de compétences professionnelles spécifiques comme le sens de l'organisation et de la gestion d'équipe, des qualités humaines et relationnelles solides sont indispensables. Le maître de cérémonie se doit en effet d'être inébranlable afin de canaliser efficacement les émotions des proches profondément affectés. Il doit donc faire preuve d'un bon équilibre psychologique qui lui permettra d'agir avec calme et recul dans toutes les situations.
En cas de conflits au sein de la famille au cours des obsèques, il devra notamment être capable de se positionner en médiateur et d'appeler à la quiétude pour faire honneur au défunt. Sa position de pilier doit lui permettre de se positionner comme un appui pour un public endeuillé, mais également de ne jamais se laisser envahir personnellement par la pression et l'affliction. Il doit également avoir une élocution claire et fluide, et ne pas craindre de prendre la parole en public.
Comment devenir maître de cérémonie ?
Le métier de maître de cérémonie requiert une formation diplômante théorique et pratique, sanctionnée par un examen officiel qui donne lieu à l'attribution d'un diplôme d'État. Celle-ci est composée de 70 heures de cours théoriques (comprenant, entre autres, des enseignements en législation funéraire et en psychologie du deuil) puis d'un stage en entreprise d'une durée égale. Cette formation ne nécessite aucun diplôme préalable et il est possible de s'orienter vers ce métier à tout moment, dans le cadre d'une reconversion professionnelle, par exemple. La formation coûte en moyenne entre 1 500 et 2 000 euros et est dispensée par des professionnels du secteur funéraire.
L'examen du diplôme se compose d'un QCM de 60 questions, d'un court entretien oral avec un jury (15 minutes) et d'une validation du stage par assiduité. Un maître de cérémonie tout juste diplômé peut être embauché à partir de 1 450 euros bruts mensuels. Si les évolutions professionnelles nécessitent une formation complémentaire, il est néanmoins possible pour un maître de cérémonie d'évoluer vers les postes de conseiller funéraire, de chef d'entreprise, de gestionnaire ou encore de manager. Tout compte fait, un métier (presque) comme les autres !