Peu de temps sépare le jour d'un décès de celui des obsèques. Mais cette période, lourde en émotions et en démarches éprouvantes, doit être correctement gérée afin d'accompagner la première étape du deuil. Voici quelques conseils si vous avez la charge d'organiser des funérailles…
Depuis plus d'une décennie, la relation de notre société à la mort est en pleine mutation. Aujourd'hui, on ne meurt plus chez soi mais à l'hôpital, les pratiques funéraires religieuses sont moins répandues, le numérique fait survivre nos défunts et, à peine la perte d'un proche réalisée, il faut rapidement reprendre le chemin du boulot comme si de rien n'était. Dans un monde moderne lancé tambour battant et prônant la rapidité, l'efficacité et l'instantanéité, vivre un deuil revient à faire face à une autre temporalité, à un rythme émotionnel bien plus lent.
Une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), publiée en octobre 2016, montre que, dans 70 % des cas de décès d'un proche, la participation active à la cérémonie des obsèques a des retombées positives sur le vécu du deuil. S'impliquer, être pleinement acteur de la cérémonie funéraire, c'est avant tout prendre le temps de faire ses adieux, de la manière la plus complète possible et dans un espace entièrement dédié à cela. Mais prendre part à l'organisation d'une cérémonie funéraire ne s'improvise pas. Si le rituel d'hommage marque vos derniers instants de proximité avec le défunt, il doit néanmoins répondre à un protocole qu'il faut anticiper.
Le conseiller funéraire, votre premier partenaire
Il est normal d'être un peu perdu lorsque l'on est chargé d'organiser des funérailles. Émotions et pragmatisme doivent s'équilibrer afin de rester efficace dans la tâche à accomplir, et ce n'est pas forcément simple lorsque l'on est bouleversé par une disparition. Le rôle du conseiller funéraire est de vous épauler au maximum. N'hésitez donc pas à vous appuyer sur lui et à lui poser toutes les questions que vous souhaitez. C'est à lui que vous devez faire part de vos desiderata et des dernières volontés du défunt. Il se chargera de trouver les solutions logistiques pour les faire respecter. Il sera tout à fait apte à vous accompagner pour mettre en place un beau rituel d'adieux, qui rendra hommage au défunt et donnera de la justesse et de la profondeur à son souvenir. Le jour J, il passera le relais au maître de cérémonie qui orchestrera les différentes étapes de la journée d'obsèques.
Choisissez les souvenirs
Pour pallier le côté trop conventionnel du rituel cérémonial, la personnalisation est le maître mot. La cérémonie funéraire sera la première étape de votre deuil, le moment où vous devrez définitivement accepter la disparition de l'être cher. Pour célébrer une dernière fois sa présence, il est important de donner une résonance particulière à sa vitalité passée. Plutôt qu'une musique lugubre, allez chercher la bande originale de ses plus belles prouesses sur la piste de danse ! Films, photographies et objets divers deviendront les totems de la cérémonie, une manière de donner de la présence à votre proche disparu et d'honorer sa singularité.
Ne négligez pas les témoignages
Si le décès d'un proche est une épreuve pour tous, il existe autant de deuils que de personnes endeuillées. Chacun a entretenu avec le défunt un lien unique, une proximité ou une intimité particulière. Votre première mission sera donc de vous tourner vers l'ensemble de la famille et des proches, et de les inviter à s'exprimer. Donner vie, le temps d'une cérémonie, à une diversité d'émotions et de relations permettra de dresser un portrait le plus complet possible de votre parent, et sera l'occasion pour chaque personne affectée de dire un dernier mot, de magnifier un souvenir, de révéler une anecdote… Ces temps de paroles sont cruciaux dans une cérémonie d'adieux. Ils soudent le groupe autour d'une mémoire commune, le rendent solidaire dans l'épreuve de la mise en terre ou de la crémation, ainsi que dans le deuil à venir.
Le saviez-vous ?
D'après la loi, c'est au défunt que revient le choix de l'organisation de ses obsèques. Si la famille ne respecte pas ses dernières volontés, elle encourt des sanctions pénales.