Poussé par les résultats de son vaccin à ARN messager contre le Covid-19, le laboratoire Moderna a décidé de tester deux vaccins contre le Sida utilisant la même technologie. Après le récent échec de l'étude menée par Johnson & Johnson, il s'agit d'un nouvel espoir pour les malades du VIH.
L'entreprise américaine de biotechnologie a débuté en cette rentrée la phase 1 des essais cliniques. Cette première étape, qui durera jusqu'au 1er avril 2023, devrait permettre de déterminer si les deux formules proposées entraînent la réponse immunitaire attendue, mais aussi si elles provoquent d'éventuels effets secondaires. Pour cela, 56 volontaires séronégatifs en bonne santé âgés de 18 à 50 ans vont recevoir une dose de Core-g28v2 60mer mRNA ou de eOD-GT8 60mer mRNA. Si le résultat est concluant, Moderna enclenchera la seconde phase. « Dans la phase 2, vous allez vraiment étudier la réponse immunitaire chez un plus grand nombre de sujets. Ensuite vient la phase 3, où vous regardez l'efficacité de votre vaccin pour prévenir de la maladie. Dans le cadre du VIH, cette phase-là est un petit peu plus complexe que dans le cadre du Covid-19 par exemple », a expliqué Jean-Daniel Lelièvre, immunologue spécialiste de la vaccination, à France info.
690 000 morts par an
Comme le rappelle Moderna dans une note publiée sur son site, le VIH est une maladie qui touche 38 millions de personnes dans le monde. Chaque année, elle fait 2 millions de nouveaux malades et tue 690 000 personnes. Elle entraîne également de nombreuses dépenses, que ce soit au niveau des traitements ou de la prévention. Le développement d'un vaccin serait donc bénéfique d'un point de vue sanitaire, mais aussi financier.