Le froid, facteur de risque cardiovasculaire - Minizap Vallée de l'Arve
Santé

Le froid, facteur de risque cardiovasculaire

Les bienfaits du froid sont à tempérer : s'il peut être bénéfique pour le sommeil ou l'humeur, il s'avère dangereux pour la santé cardiovasculaire, notamment chez les personnes à risque ou âgées.

On sait que les épisodes caniculaires sont responsables de nombreux accidents vasculaires cérébraux ou cardiaques. Ce que l'on sait moins, c'est que ces incidents peuvent aussi être provoqués par des températures en baisse – les vagues de froid sont même les plus mortelles en la matière. À titre d'exemple, d'après un rapport de l'Institut de veille sanitaire, la vague de froid sans précédent qu'a connu la France en janvier 1985 aurait ainsi entraîné une surmortalité importante (+13 %), notamment par infarctus du myocarde (+17 %) et AVC (+54 %).

Sang froid, coeur chaud

C'est le pendant d'un mécanisme de défense naturel : face au froid, le corps régule sa température en contractant les artères situées sous la peau, les vaisseaux sanguins. Ce phénomène, appelé vasoconstriction, augmente la pression artérielle, pouvant aller jusqu'à l'hypertension. Lorsqu'il fait froid, « le cœur se met à battre plus rapidement, sa consommation d'oxygène augmente et les vaisseaux se contractent, favorisant la coagulation du sang », explique la Fédération française de cardiologie. Or, une coagulation excessive peut entraîner la formation de caillots sanguins, responsables à leur tour d'infarctus ou d'AVC. Le moindre effort physique étant amplifié par le froid, les artères coronaires se contractent, ce qui peut engendrer une rupture des plaques d'athérome (dépôt de lipides sur la paroi des artères). On court alors le risque de la thrombose aiguë. Enfin, à l'instar de la chaleur, le froid peut provoquer une déshydratation : sous l'effet de la vasoconstriction, le débit sanguin et la quantité d'eau dans le sang diminuent, demandant au cœur plus d'efforts pour fonctionner.

Vigilance accrue

D'après une étude publiée dans le British medical journal en 2010, « chaque réduction de température de 1 °C est associée à une élévation de 2 % du risque d'infarctus du myocarde dans les 4 semaines qui suivent, les périodes les plus à risque étant les 2 premières semaines ». Hors circonstances exceptionnelles, c'est donc tout simplement la rudesse hivernale qui peut mettre à mal notre santé cardiovasculaire. Une menace qui se décuple encore chez les personnes à risque : la précaution est de mise pour les personnes souffrant d'hypertension artérielle ou d'insuffisance cardiaque, celles qui ont des antécédents d'infarctus du myocarde ou d'AVC, ou encore celles ayant subi une revascularisation artérielle ou coronaire (stent, pontage…). Les seniors de plus de 70 ans ont également plus de difficultés à s'adapter aux variations de température. On prendra en compte la température ressentie ; le vent ayant un impact sur le froid et ses méfaits.

Mieux vaut prévenir...

La Fédération française de cardiologie préconise de se couvrir chaudement, surtout les mains, les pieds et la tête, qui perdent le plus en chaleur. Pour le corps, optez pour la méthode « oignon » : superposer de nombreuses couches de vêtements tiendra in fine plus chaud qu'un pull et un manteau. Limitez aussi vos activités dans le froid lors des pics de pollution, car les microparticules et le monoxyde d'azote augmentent le risque d'infarctus. Quant aux sportifs, ils doivent éviter les efforts en extérieur sans échauffement, afin de permettre à leur corps de s'acclimater. Enfin, le stress et le tabagisme forment avec le froid un cocktail qui peut s'avérer fatal. Les premiers accélèrent le rythme cardiaque, tandis que le dernier contracte en plus les artères coronaires. Il est aussi possible d'agir en amont sur ses facteurs de risques1 : en adoptant des réflexes préventifs, 90 % des AVC seraient évitables.

Sensation d'oppression dans la poitrine, palpitations, essoufflement ou douleur thoracique à l'effort, vertiges : consultez un professionnel de santé au moindre symptôme.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.accidentvasculairecerebral.fr.

Charlotte Arnaud
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© iStock / Citypresse
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