Multimédia

L'IPTV menace les grands acteurs de la télévision

Alors que la Hadopi traque toujours les internautes qui téléchargent illégalement des films, un autre paradis des pirates est en train de proliférer paisiblement au soleil : celui de l'IPTV, ces abonnements contrefaits à de milliers de chaînes à travers le monde. Les grands opérateurs s'en inquiètent, mais la réponse à cette nouvelle forme de piratage n'est pas aisée.

Pratique encore marginale il y a deux ans, le piratage par IPTV prend de l'ampleur. La Hadopi, la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet, lui a consacré une importante étude dans son dernier rapport et, dès l'an prochain, Médiamétrie, le baromètre des médias audiovisuels, déploiera des outils pour mesurer l'ampleur du phénomène.
Concrètement, il s'agit d'obtenir, auprès d'un site illégal, un flux télévisuel donnant accès à des milliers de chaînes à travers le monde, la plupart du temps payantes, comme Canal+, beIN Sport ou RMC Sport. Les antennes sont retransmises sur une box Android ou Apple, sur tablette, ou sur smartphone. Certaines plateformes pirates proposent même des boîtiers prêts à être branchés directement sur une télévision sans aucune manipulation ni installation complexe demandée à l'utilisateur. Ces services contrefaits coûtent en moyenne une cinquantaine d'euros par an.

Corrélation en offre légale et offre illégale

L'IPTV pirate a rencontré un intérêt croissant à partir de la Coupe du monde de football 2018, au moment ou beIN Sport obtenait l'exclusivité de la retransmission, puis lors de la saison 2018-2019 de Ligue des champions, avec l'arrivée de RMC Sport, nouvel acteur qui fit main basse sur la prestigieuse coupe européenne. En plus du diffuseur historique qu'était Canal +, les abonnements à des offres sportives se sont multipliés, rendant onéreuse la possibilité pour les téléspectateurs d'assister à toutes les rencontres de leurs sports favoris. La même explosion des offres se retrouve pour le tennis.
« À force d'augmenter les prix, on pousse le consommateur vers des solutions illégales. Qui a envie de payer en 2020 près de 100 € par mois pour tout voir ? Les clubs et les ligues mènent des politiques court-termistes d'augmentation de leurs droits audiovisuels répercutés au consommateur », explique Pierre Maes, auteur du Business des droits TV du foot (éd. FYP). Résultat : Médiamétrie a relevé une hausse de 65 % des piratages des contenus de RMC Sport.
Pour le moment, le phénomène reste contenu. Selon la Haute autorité, le piratage par IPTV intéresse environ 5 % des pirates repérés. L'arrivée du nouveau mastodonte Mediapro, qui a obtenu la totalité des droits de la Ligue 1 à partir de l'année prochaine, devrait accélérer la tendance. Le modèle choisi par les acteurs du secteur s'inspire de ce qui se fait de l'autre côté de l'Atlantique et de la Manche. En Angleterre et aux États-Unis, il y a peu de chaînes gratuites et les bouquets payants sont nombreux.
Le sport, même s'il cristallise le phénomène, n'est pas l'unique victime. L'étude de la Hadopi note que les pirates utilisant l'IPTV consomment également des films (50 %) et des séries (45 %).

Risques et dangers

Le recours à l'IPTV illégale est une tentation bien grande, de par sa simplicité. Mais il comporte des risques indéniables et, surtout, repose sur des acteurs qui ne cachent pas leur proximité et leur accointance avec des trafics établis: drogue, prostitution, cybercriminalité, etc. L'objectif de ces différentes plateformes est avant tout de faire de l'argent en s'appropriant des contenus qu'elles n'ont ni produit ni acheté. Elles pillent en quelque sorte les productions et créations des autres. Y recourir, c'est déjà participer à ce pillage. Mais les risques ne s'arrêtent pas là.
De nombreux services sont suspectés d'utiliser leur application ou leur box pour propager des malwares (logiciels malveillants) et des virus ou encore pour se servir de la puissance de calcul offerte par l'utilisateur afin de miner des cryptomonnaies. Les services d'IPTV illégaux peuvent être des chevaux de Troie rendant vulnérables des informations sensibles (numéro de carte bleue, carte Vitale, etc.) et des données personnelles.
Pour le moment, cette pratique n'est pas dans le collimateur des autorités. La Hadopi, qui vit sans doute ses derniers mois, se contente du protocole torrent (peer-to-peer) et le cadre législatif n'est pas encore assez réactif : le temps que la décision de fermer une plateforme soit prise, de nombreux clones ont vu le jour. Certains acteurs légaux, qui se sont regroupés sous le sigle APPS, demandent la création d'une autorité administrative capable d'ordonner la fermeture d'un site sans passer par un juge. Le bras de fer est lancé.

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