Il y a des fauves qu'il faut savoir ne pas mettre en cage. C'est le cas de l'herbe à éléphant, une graminée géante dont l'impétueux système racinaire a tôt fait d'exploser le pot dans lequel on l'enferme. Erreur fatale !
Le Miscanthus giganteus, plus connu sous le nom d'herbe à éléphant, fait figure de gros pachyderme dans la famille des graminées. Membre du clan des roseaux de Chine, également appelés eulalies, c'est le géant de la bande qui culmine à plus de trois mètres de hauteur. Son port érigé, quasiment vertical, et sa forme graphique en ont fait l'un des chouchous des paysagistes en mal de sensations fortes. Il est vrai que quand il danse au gré du vent, secoué par les rafales ou caressé par la brise, il est spectaculaire.
Toujours plus de volume
Au fil des années, la petite motte initiale a vite fait de se transformer en gigantesque gerbe de plus d'un mètre cinquante de largeur et près du triple en hauteur. Pour porter cette imposante masse végétale, il faut à la plante un solide système racinaire, constitué d'un entrelacs de rhizomes charnus et coriaces. Ce réseau de racines n'a de cesse de croître en largeur, mais sans tracer loin de la souche. La plante enfle sur elle-même et prend inexorablement du volume. Pour autant, elle reste campée sur sa souche et s'avère peu envahissante lorsqu'elle se trouve en pleine terre : comme pour les bambous non traçants, la motte racinaire est dite « cespiteuse ».
Pas de pot !
Il en va tout autrement lorsque le Miscanthus giganteus se retrouve enfermé dans un pot. Sitôt que les rhizomes, après quelques années de croissance, occupent tout le volume du contenant, ils exercent sur les parois une poussée phénoménale. Les pots en plastique se fendent de bas en haut, les pots en céramique se brisent, et il n'y a guère que les jardinières en béton qui soient capables de résister à une telle pression. Et encore… Un colosse de cet acabit doit être installé en pleine terre, un point c'est tout.