Dans son petit jardin potager, Mme H. a installé quelques plants de framboisier, pour compléter son massif d'arbrisseaux à petits fruits. Un an plus tard, elle fait déjà face à l'invasion. Erreur fatale !
Le framboisier fait partie des plantes que le jardinier gourmand cherche à installer rapidement dans son jardin. Sur le papier, rien de plus compréhensif. La plante est, à condition qu'on lui fournisse un sol humifère et humide, très productive et facile à cultiver. Elle produit des drupes délicieuses et sucrées, relativement chères à l'achat chez les primeurs et difficile à conserver une fois qu'on les a cueillies. Il est donc très intéressant de le cultiver chez soi, afin de pouvoir en récolter les fruits au fur et à mesure de sa prolifique production, à déguster directement sur la plante ou à préparer en cuisine.
Succulent mais envahissant
Cependant, le framboisier n'est pas une plante que l'on peut laisser sans surveillance bien longtemps car il se multiplie rapidement à partir des racines traçantes. Chaque année, de nouveaux rejets apparaissent en périphérie du pied mère, toujours un peu plus loin, toujours un peu plus vigoureusement, chaque rejet devenant avec le temps un nouveau pied mère vigoureux. Et voilà comment Mme H. s'est retrouvée en ce début de saison avec des dizaines de nouveaux pieds de framboisiers, émergeant au beau milieu de ses plates-bandes de salade ou de carottes. L'arrachage de ces plants indésirables et profondément enracinés est assez compliqué et pénible car la tige a tendance à casser lorsque l'on tire dessus, et la racine, par la suite, à repartir de plus belle.
En prison !
Dans les grands jardins, le framboisier est un petit fruitier qui gagne à être cultivé en dehors du potager, là où la place ne manque pas, afin de le laisser libre de se répandre. À défaut, quand l'espace est compté, il est important, comme pour le bambou, de le cantonner à l'intérieur d'une parcelle délimitée par une barrière anti-rhizome d'au moins quarante centimètres de profondeur.