Si Paris attire les touristes en toute saison, les prochains Jeux olympiques s'annoncent comme un événement majeur à même de faire grimper en flèche le marché de la location occasionnelle.
Bien que les Jeux olympiques de Paris n'aient lieu qu'en juillet 2024, ils sont déjà au cœur de l'actualité depuis plusieurs mois. Économie, infrastructures, transports, emplois ou encore hébergements sont en effet impactés par cet événement international qui ne s'est pas tenu dans la capitale française depuis 1924. Et alors que tous les professionnels sont sur le pied de guerre, les particuliers aussi comptent bien profiter des retombées financières de cette compétition en louant leur logement aux spectateurs venus du monde entier pour assister aux épreuves...
Une offre en hausse
Un sondage réalisé par le cabinet Deloitte au printemps a estimé que plus d'un demi-million de visiteurs devraient séjourner sur Airbnb pendant toute la durée des Jeux, soit environ le double du nombre global de voyageurs accueillis en région parisienne durant l'été 2022. Afin de profiter de cette manne financière, près de 20 % des Franciliens qui ne louent pas encore leur logement sur cette plateforme ont d'ailleurs prévu de se lancer comme hôtes à cette occasion, selon une enquête d'opinion Ifop. La plateforme a d'ailleurs constaté une hausse de l'offre avec 60 % de nouvelles annonces franciliennes actives au deuxième trimestre 2023 par rapport au trimestre précédent.
Il faut dire que l'attrait financier est alléchant ! Selon l'étude Deloitte, les loueurs devraient en effet gagner environ 2 000 € de revenus supplémentaires en moyenne pendant les JO 2024, pour un gain collectif estimé à 257 millions d'euros sur l'ensemble de la période.
Des tarifs qui flambent
Alors que les prix de ces locations touristiques ne cessent de grimper de façon globale depuis plusieurs années, cet événement promet une nouvelle flambée tarifaire. Déjà fin 2022, Airbnb constatait une augmentation de 36 % du prix de la nuitée depuis 2019, et ce, dans toutes les régions du monde. D'après l'entreprise de données statistiques AirDNA, le tarif est plus précisément passé de 128 $ à 165 $ en France sur cette période, avec une hausse plus marquée dans certaines villes comme Paris, où le tarif des locations Airbnb a flambé de 58 % en quatre ans ! Selon un comparatif réalisé par le journal Le Monde en décembre 2022, la flambée tarifaire sur la plateforme a même atteint 61 % dans la capitale entre août 2018 et août 2022. Nul doute, par conséquent, que les prix battent de nouveaux records à Paris mais aussi dans toutes les villes accueillant des épreuves…
La demande au rendez-vous
C'est d'autant plus vrai que la demande est déjà au rendez-vous. D'après les chiffres dévoilés par Airbnb cet été, « les recherches sont en augmentation de plus de 30 % au deuxième trimestre 2023, par rapport au premier trimestre, pour des séjours en Île-de-France lors des Jeux olympiques Paris 2024 ». Si les recherches ont presque doublé pour les logements situés en banlieue parisienne – Boulogne-Billancourt, Montreuil et Saint-Ouen-sur-Seine sont en tête de liste –, les villes à proximité des sites de compétition profitent elles aussi de l'engouement général. Selon Airbnb, les annonces de Vaires-Sur-Marnes, qui est proche du stade nautique, enregistrent ainsi trois fois plus de visites sur la plateforme, tout comme celles du Bourget, commune située près du site d'escalade des JO.
On ne peut donc que conseiller à tous ceux qui ont prévu d'assister à la compétition de s'y prendre au plus tôt pour réserver leur logement et d'effectuer un comparatif exhaustif des offres, entre hébergement entre particuliers, hôtels, campings, etc., afin de faire diminuer la facture.
Être dans les clous
Vous comptez profiter des Jeux olympiques pour arrondir vos fins de mois en louant votre logement ? Avant toute chose, vous devez vous inscrire auprès du guichet unique de l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi), mis en place en 2023 pour simplifier les démarches, afin d'obtenir un numéro Siret qui permettra de vous identifier auprès des services fiscaux lors de votre déclaration complémentaire de revenus. C'est gratuit et ça se passe sur Procedures.inpi.fr.
Ceci étant fait, rappelons que la loi vous permet de louer votre résidence principale dans la limite de 120 jours par an. Mais attention, certaines villes, comme Paris, imposent d'effectuer une déclaration de meublé de tourisme auprès de la mairie (le plus souvent en ligne) afin d'obtenir un numéro d'enregistrement qui devra figurer sur toutes vos annonces. Il faudra en outre acquitter la taxe de séjour correspondante. Attention, si c'est une résidence secondaire que vous souhaitez louer de façon occasionnelle, la commune peut imposer de réaliser une déclaration de changement d'usage avec compensation.
Mieux vaut donc bien se renseigner auprès de sa municipalité avant de se lancer.