Si la pandémie mondiale a donné un coup d'accélérateur formidable au commerce en ligne, la pratique connaît un essor continu depuis le début des années 2000. Quel est son impact en termes d'emploi dix ans plus tard ? Une étude de France Stratégie s'est penchée sur la question…
Alors que la crise sanitaire a mis à mal de nombreux secteurs d'activité, le commerce en ligne est devenu une voie de salut incontournable. D'après un récent rapport de France Stratégie, l'institut de recherche rattaché au Premier ministre, l'e-commerce a ainsi connu une croissance de 37% en 2020 par rapport à 2019 du fait de la pandémie ! Et si les géants du web comme Amazon, Wish, Alibaba ou Cdiscount se taillent toujours la part du lion, ils n'ont plus l'apanage de ce marché devenu aussi vaste que varié. Près de 200 000 entreprises commerciales, industrielles, artisanales et agricoles françaises proposent désormais des sites marchands. Au-delà de l'effet amplificateur de la pandémie, l'essor de l'e-commerce ne date toutefois pas d'hier.
Des créations de postes relatives
Dans son étude, l'institut France Stratégie s'est intéressé à l'évolution du secteur depuis son apparition au début des années 2000, en ciblant son impact sur l'emploi.
Alors que le commerce en ligne représente aujourd'hui 13 % du commerce de détail des biens et qu'un milliard de colis sont expédiés chaque année essentiellement à domicile, le rapport note ainsi que cette croissance n'a pas boosté plus que cela la création de postes. Entre 1994 et 2002, les effectifs annuels des salariés du secteur ont en effet augmenté de 3 % par an, contre seulement + 1 % annuel entre 2002 et 2019. Et pour cause, puisque si l'e-commerce crée des postes, il cause également bon nombre de destructions dans les secteurs traditionnels. De même, les auteurs s'inquiètent du développement des livraisons offertes qui diminuent les marges des entreprises et les incitent à automatiser leurs entrepôts au détriment des effectifs humains…
Pour contrer ces impacts négatifs, les rapporteurs prônent un rééquilibrage entre commerces traditionnels, e-commerce et géants du numérique à travers des mesures fiscales, une régulation logistique, l'incitation à la numérisation ou encore la création d'un label « commerce en ligne durable ».