Noir et Blanc 47/48

Kaouteur Souibgui est une autodidacte, à la fois artiste peintre et collagiste. Elle vit et travaille à Grenoble mais elle expose principalement à Paris. Comme elle aime à le dire, elle se situe plutôt dans le mouvement du « déchirisme » (terme inventé par elle-même) puisque ses mains sont, au fil du temps, devenues ses propres ciseaux ; ce qui fait d’elle finalement une « déchiriste ».
La figure de la femme (parfois celle de l'enfant et de la figure masculine) reste la
pierre angulaire de son travail de déstructuration. À loisir, elle la morcelle, elle la
fragmente pour la faire voler en éclats dans une explosion de couleurs ou de noir et blanc. Souvent, la dimension corporelle se confond avec la dimension matérielle où la chair et l’objet ne s'opposent plus mais se complètent, s'épousent, s'harmonisent pour finalement ne former qu'une seule entité. Ses collages engendrent des êtres hybrides, explorent d’autres univers dont le but principal est de remettre en cause la notion d’esthétique. À juste titre, elle se revendique du collectif international le « Déstructuralisme Figuratif » dont la vision commune que ses artistes partagent, « consiste en une fragmentation du réel, sa mise en perspective, sa distorsion et/ou sa transformation dynamique »