Santé

Vers une meilleure prise en charge de l'endométriose

Bien que l'on parle de plus en plus de l'endométriose, les recherches et les avancées en la matière stagnent. Pour améliorer le diagnostic et la prise en charge de cette maladie, médecins et gouvernement proposent de nouvelles solutions.

Règles douloureuses, fatigue intense, saignements anarchiques, infertilité… L'endométriose est une maladie gynécologique qui touche une femme sur dix en France. De plus en plus médiatisée, elle commence enfin à sortir de l'ombre, bien que la recherche peine toujours à en trouver les causes et à établir un traitement curatif. Ces derniers mois, un grand remue-ménage a animé la sphère santé sur cette question. Mieux connaître l'endométriose est en effet le défi que de nombreux médecins et chercheurs tentent désormais de relever, aidés par l'action de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui souhaite améliorer le diagnostic et la prise en charge de cette maladie. On fait le point.

Accélérer le diagnostic

Quelles sont ses causes ? Quel traitement est le plus adapté ? S'agit-il d'une maladie expansive ou curable ? Beaucoup de questions restent encore sans réponses lorsqu'on évoque l'endométriose. Si l'on sait qu'elle se manifeste par la présence de cellules de l'utérus en dehors de la cavité utérine, colonisant ainsi de nombreux autres organes (vessie, intestin, rectum, reins, poumons…), il est encore difficile de poser un diagnostic rapide. En effet, les femmes atteintes de cette maladie attendent en moyenne sept ans avant d'être diagnostiquées. Il faut dire que les symptômes (règles douloureuses, saignements anarchiques, dyspareunie, douleurs lombaires, infertilité…) peuvent tout à fait être interprétés à l'aune de nombreuses autres pathologies.
Pour raccourcir les délais liés au diagnostic et donc à la prise en charge, deux spécialistes ont tout récemment lancé l'application MyEndo'App. Charles Chapron, spécialiste de cette pathologie et chercheur au sein de l'unité Inserm de l'Institut Cochin, et Jean-Philippe Estrade, chirurgien gynécologue, ont en effet mis au point un questionnaire et un algorithme pour savoir si les femmes présentent un risque élevé, intermédiaire ou faible d'être atteintes d'endométriose. Fiables à 88 %, les résultats permettent aux patientes de gagner du temps puisqu'elles se voient ensuite proposer plusieurs types de prise en charge en fonction de leur profil. À terme, cette appli devrait pouvoir enregistrer les examens médicaux réalisés et centraliser les données pour mieux coordonner le travail des professionnels. N'étant financée par aucun laboratoire, l'application est pour l'instant payante : elle coûte 9,99 € et est disponible sur Google Play et sur l'App Store.

Une meilleure prise en charge

Outre cette initiative personnelle de la part du corps médical, Agnès Buzyn a aussi exprimé l'intention du gouvernement de tout faire pour détecter précocement l'endométriose. Pour ce faire, la ministre propose de « rechercher les signes d'endométriose dans les nouvelles consultations obligatoires du calendrier de suivi médical de l'enfant et de l'adolescent, à 11-13 ans et 15-16 ans pour les jeunes filles ; d'intégrer la recherche de signes d'endométriose dans les consultations dédiées à la santé sexuelle des jeunes filles entre 15 et 18 ans, réalisées par les médecins ou les sages-femmes et de renforcer la formation sur les signes d'alerte, le diagnostic et la prise en charge de premier recours de l'endométriose dans la formation initiale et continue des professionnels de santé concernés ». Le plan ministériel prévoit également que chaque région ait une « filière endométriose » pour regrouper tous les médecins concernés ainsi que les associations de patientes.

Mieux informer le public et les professionnels

Enfin, l'objectif est aussi d'améliorer l'information du public et des professionnels de santé. Agnès Buzyn souhaite notamment que les étudiants en médecine soient mieux informés sur cette maladie, tout comme les collégiens et les lycéens, notamment dans le cadre des interventions sur la santé sexuelle. Quant à la recherche, L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) doit mettre en place des outils pédagogiques afin de mieux partager les connaissances et les nouvelles données qui concernent l'endométriose.

M.K.
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