Également désigné sous l'appellation pour le moins alarmiste de « scandale de l'amiante de l'aviation » ou de « maladie des cockpits », le syndrome aérotoxique est l'une des menaces les plus fréquentes qui pèsent sur les épaules des pilotes de ligne, mais aussi des passagers réguliers.
Le syndrome aérotoxique se définit comme un état pathologique résultant d'une exposition prolongée à de l'air de cabine d'avion pollué par les émanations toxiques dégagées par l'huile des réacteurs. Cette affection se traduit par une multitude de symptômes physiques et neurologiques : vomissements, crises de tachycardie, vision brouillée, vertiges, hyperventilation, pertes momentanées de mémoire… La gravité de ces troubles dépend de la durée et de l'intensité de l'exposition à l'air contaminé, ainsi que du niveau de toxicité des émanations diffusées dans la cabine par le système de ventilation. Révélée en 2006 par les chercheurs de l'University College de Londres, la maladie effraie tant par la violence de ses symptômes que par les conséquences possiblement tragiques qui peuvent en résulter. Outre les risques d'invalidité planant sur les pilotes de ligne, cet empoisonnement de longue durée peut grandement nuire à leur concentration, au point de provoquer une perte de connaissance en plein vol. Si les compagnies aériennes tentent tant bien que mal de se montrer rassurantes, les études scientifiques britanniques et nord-américaines publiées ces dix dernières années attestent de sa dangerosité pour les pilotes comme pour les usagers.