Santé

Sédentarité : pourquoi est-elle plus grave qu'il n'y paraît ?

Vous pensez qu'hormis quelques kilos en trop, le manque quotidien d'exercice n'est pas si grave qu'on veut nous le faire croire ? Comme 72 % des Européens, vous sous-estimez malheureusement l'impact de la sédentarité sur la santé. Décryptage…

72 % des Européens n'ont pas conscience de l'impact d'une vie trop sédentaire sur leur état de santé. C'est l'un des résultats d'une étude* menée par l'association Attitude Prévention dans huit pays d'Europe. Avec en moyenne 7 h 26 assis par jour, nous sommes pourtant loin du compte d'activité physique recommandé. Interrogés sur les risques associés à cette lacune, seuls 28 % des Européens ont malheureusement conscience que celle-ci a une incidence importante sur leur organisme et l'apparition de certaines maladies. Obésité, troubles cardiovasculaires, mais aussi diabète, dépression, anxiété et cancers sont en effet le lot commun de nos sociétés occidentales, soumises, de par leur mode de vie, à une sédentarité croissante…

La sédentarité, qu'est-ce c'est ?

D'un point de vue sociologique et médical, la sédentarité est un mode de vie caractérisé par une faible activité physique associée à une dépense énergétique proche de zéro et au maintien d'une position assise ou semi-allongée une grande partie de la journée. Les déplacements en voiture, la télévision, la lecture, l'écriture ou encore l'utilisation de l'ordinateur ou du smartphone forment ainsi le plus gros de nos comportements sédentaires. Mais à partir de combien d'heures par jour ceux-ci deviennent-ils problématiques ? Selon l'Observatoire national de l'activité physique et de la sédentarité (Onaps), le seul fait de passer plus de trois heures assis par jour serait responsable de quelque 3,8 % des décès. À cela s'ajoutent les chiffres de l'OMS indiquant que le manque d'activité causerait chaque année 3,2 millions de décès dans le monde. Que penser alors du mode de vie de nos sociétés actuelles où la moyenne d'heures passées en position assise se situe au-delà des sept heures ? C'est là une situation véritablement dangereuse que seule peut contrebalancer la pratique régulière d'une activité physique.

Que risque-t-on ?

Si la dépense énergétique insuffisante est un facteur évident de surpoids et d'obésité, ces dernières ne sont pas les seuls risques associés à la sédentarité. Autres troubles bien connus, la perte de masse musculaire et les problèmes articulaires constituent ce que l'on appelle désormais les troubles musculosquelettiques (TMS).
D'un point de vie cardio-vasculaire, la position assise ralentit la circulation sanguine, augmentant le risque de varices et de caillots au niveau des vaisseaux. Moins stimulée, la pompe cardiaque est également défaillante : recevant et renvoyant moins de sang dans le corps, le cœur fournit moins d'oxygène aux muscles et aux organes et notamment au cerveau. Moins oxygéné, celui-ci subit alors une baisse d'activité neuronale et hormonale, engendrant perte de productivité, stress, anxiété et dépression. Et ce n'est pas tout : cette « paresse neuronale » pourrait même être impliquée dans l'apparition de la maladie d'Alzheimer.
Plusieurs études ont également montré que la sédentarité augmentait de façon significative le risque de développer un diabète de type 2. En cause : le sucre en excès, qui non consommé par les muscles ni par le cerveau, perturbe l'activité du pancréas. Enfin, le manque d'activité augmenterait aussi le risque de développer certains cancers, notamment ceux du colon, des seins et du poumon.
Alors, mortelle, la position assise ? Selon le Pr Galinier, chef du service de cardiologie au CHU de Toulouse interrogé par nos confrères du Figaro, « la sédentarité, comme facteur de risque collectif, est passée devant le tabagisme car elle touche davantage de monde ».

Se bouger, mais comment ?

Avec des journées de bureau de 7 heures, comment dès lors pallier les méfaits de nos stations assises prolongées ? En veillant à avoir une activité physique régulière. Mais encore faut-il bien saisir ce qu'on entend par là. Une erreur courante consiste en effet à confondre inactivité et sédentarité. Si nous avons plus haut défini cette dernière comme un maintien excessif et prolongé de la position assise, la première, elle, désigne, toujours selon l'Onaps, « un niveau insuffisant d'activité physique d'intensité modérée à élevée », c'est-à-dire, en gros un manque de sport. Or, c'est sur ces deux leviers, sédentarité et inactivité, qu'il faut jouer de concert jour après jour pour se maintenir en forme. Outre le fait de pratiquer au minimum 30 minutes d'activités sportives au moins trois fois par semaine comme le recommande l'OMS, il faut ainsi en parallèle veiller à conserver au minimum entre 1 h 30 et deux heures d'activité physique de faible intensité au quotidien. Nul besoin ici, de courir le 100 mètres : une promenade tranquille, une séance de ménage, de bricolage ou de jardinage, voire le simple fait de se tenir debout suffisent à maintenir l'organisme à un taux d'activité quotidienne satisfaisant.

Prenez des pauses actives

Si, pour des raisons professionnelles ou personnelles, vous passez une bonne partie de la journée en position assise, efforcez-vous de vous lever régulièrement. Une simple marche de cinq minutes toutes les heures est déjà un bon point de départ pour atteindre le minimum d'activité quotidienne.

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