Prosopagnosie, le grand flou - Minizap Grenoble
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Prosopagnosie, le grand flou

Trouble neurologique rare qui se caractérise par l'incapacité à reconnaître les visages, la prosopagnosie touche de 2 à 2,5 % de la population mondiale. Une pathologie que la médecine ne sait pas encore soigner...

Dans les yeux du prosopagnosique, les faces sont toutes anonymes. Le trouble n'est pas visuel mais bien neurologique. Le cerveau ne parvient pas à enregistrer les visages et aucun traitement n'existe à ce jour pour aider les patients.

Plusieurs degrés d'atteinte

C'est un psychiatre allemand, Joachim Bodamer, qui s'est le premier intéressé à ce trouble en 1947. Étymologiquement, la prosopagnosie est issue des mots « prosôpon » (visage) et « agnôsis » (ne pas savoir). L'Académie nationale de médecine la définit comme « une variété d'agnosie caractérisée par la perte de la reconnaissance des visages, même familiers, vécus comme anonymes, qu'ils se trouvent en présence du patient ou figurent sur une photographie, malgré l'absence de troubles sensoriels ou intellectuels ».
Comme dans toute pathologie, il existe plusieurs types d'atteinte. Les malades les moins touchés auront du mal à reconnaître les visages sur des supports comme des photos ou vidéos, d'autres seront incapables de les reconnaître en face, et pour les cas les plus sévères, les patients ne parviendront pas à se reconnaître eux-mêmes dans un miroir.

Des causes méconnues

À ce jour, la médecine ne connaît pas avec précision l'origine de cette pathologie. Néanmoins dans certains cas, la prosopagnosie peut-être congénitale, c'est-à-dire présente dès la naissance et génétique. Plusieurs membres d'une même famille peuvent en souffrir. Elle peut aussi être consécutive à une maladie dégénérative comme Alzheimer ou Creutzfeldt-Jakob. Elle peut également être acquise. Dans ce cas, les patients l'ont développée brutalement, le plus souvent suite à des lésions cérébrales (AVC, tumeur, ou inflammation du cerveau).
Le diagnostic repose sur des tests de reconnaissance visuelle. Des photos de proches ou de personnalités connues du malade lui sont présentées et ce dernier doit déterminer si les visages lui sont familiers. « Deux autres tests sont ensuite réalisés. Le test 1 consiste à demander au patient d'associer par paires des visages photographiés sous des angles différents. Le test 2 consiste à présenter au patient des photos de visages connus et inconnus mélangées, et à lui demander d'opérer un tri entre ceux qu'il connaît et les autres. Si le patient échoue aux tests 1 et 2, il est atteint de prosopagnosie aperceptive. S'il réussit le test 1 et échoue au test 2, il souffre de prosopagnosie associative », précise encore le site internet des hôpitaux Elsan. Enfin, une imagerie cérébrale type IRM peut-être réalisée pour identifier les lésions cérébrales et leur degré de gravité.

Aucun traitement à ce jour

La médecine ne sait pas encore traiter cette pathologie rare. Les professionnels de santé soignent le trouble qui a favorisé l'arrivée de la maladie dans les cas de prosopagnosie acquise. Les patients eux, doivent se passer de la reconnaissance faciale et s'appuyer sur des caractéristiques autres (coiffure, odeur, voix) pour identifier leurs interlocuteurs.
Face à la méconnaissance de ce trouble, des voix célèbres s'élèvent pour sensibiliser. C'est le cas par exemple d'Élodie Poux, humoriste et chroniqueuse française qui a révélé être atteinte de cette pathologie dans la presse. « C'est handicapant socialement, parce que tout le monde a envie d'être reconnu dans la vie. Ne pas reconnaître quelqu'un, c'est envoyer le signe que vous vous fichez complètement de cette personne ou que vous êtes hautain et c'est vraiment le pire signal à envoyer socialement », regrette-t-elle.

Marion Chaix
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© iStock / City Presse
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