Manque ou mauvaise qualité du sommeil, les conseils de Michel Cymes

Trop souvent négligé, le sommeil est pourtant essentiel à notre santé, et ce n'est pas Michel Cymes, le plus célèbre docteur du PAF, qui dira le contraire ! Explications et conseils avisés pour mieux dormir au quotidien.

Puisque l'on passe plus d'un tiers de notre vie à dormir, comment réagit notre organisme lorsqu'il est privé de repos ? À l'occasion de la diffusion du jeu Qui dort perd ! La Grande Émission du sommeil, présenté par Michel Cymes il y a quelques jours, le médecin préféré des Français nous a expliqué les répercussions du manque ou de la mauvaise qualité de sommeil et quelles sont les solutions pour y remédier.

Quelles sont les conséquences de la privation de sommeil ?

Même si on ne passe pas une nuit blanche mais que l'on réduit trop sa quantité de sommeil ou qu'on dort mal, cela a des répercussions non seulement à court terme, mais aussi à long terme. Toutes les études ont montré que la privation de sommeil entraîne des maladies cardiovasculaires, de l'hypertension, du diabète... Quand on sait que la majorité des accidents mortels de la circulation ont lieu à cause d'un endormissement lié à un manque de sommeil, on comprend mieux pourquoi il est essentiel de bien dormir et suffisamment selon son chronotype (si on est petit ou grand dormeur).
Il est également important de mentionner qu'il n'y a pas que les somnifères comme solution pour retrouver un sommeil équilibré.

Justement, quels conseils donneriez-vous pour améliorer ses nuits ?

En tant que médecin, j'ai vu des gens qui souffraient de troubles du sommeil et qui me disaient : « Je suis insomniaque, donc je vais prendre des somnifères pour rééquilibrer mon cycle de sommeil ». Cela peut être valable pendant quelques jours, mais le problème est qu'on devient rapidement accro à ces médicaments et qu'on finit par ne plus pouvoir s'en passer, comme si on avait besoin d'une béquille pour marcher.
La première règle c'est de comprendre quelle est la raison de ces troubles du sommeil, car ceux-ci ne se ressemblent pas d'une personne à l'autre. Certains ont du mal à s'endormir, d'autres se réveillent la nuit ou très tôt le matin. Ces personnes n'ont pas du tout la même problématique, donc il n'y a pas de traitement standard, il faut comprendre au départ ce qu'il se passe. À quel moment cela arrive ? Une période particulière ? Est-ce qu'on est réveillé par le bruit extérieur ? Par une mauvaise literie ? Il est bon de mener l'enquête.
Ensuite, certaines règles hygièno-diététiques sont importantes à respecter : éviter les écrans, ne pas boire de café après 16 heures si on y est sensible, ne pas pratiquer de sport le soir avant de se coucher, éviter les repas trop lourds et la douche trop chaude qui fait monter la température corporelle, une chambre trop encombrée, une sieste trop longue qui empiète sur la durée du sommeil nocturne, une température trop élevée dans la pièce... Ces règles sont pourtant simples mais elles ne sont pas souvent appliquées.
De plus, il ne faut pas faire l'erreur de récupérer 10 ou 12 heures de sommeil car cela redécale tout le cycle du sommeil. Essayer au contraire de garder le même rythme, week-end compris.
Enfin, la sophrologie et la relaxation peuvent soulager certains troubles du sommeil.

En 50 ans, nous avons perdu 1h30 de sommeil, comment cela s'explique ?

Par le mode de vie d'aujourd'hui où l'on est stressé, l'environnement de plus en plus bruyant, et le post-Covid n'a rien arrangé avec l'anxiété ambiante. On n'est pas dans un monde très zen. Tout ce qui se passe autour de nous fait qu'il y a une anxiété généralisée et ce n'est pas bon pour le sommeil. Tout cela fait qu'au fil des années, nous avons fini par perdre du temps de sommeil. Quand par exemple vous devez passer une heure dans les transports le matin et une heure le soir pour aller travailler et revenir, c'est du temps que vous prenez sur votre sommeil.

Comment est ce qu'on explique que certains aient besoin de dormir 4 heures et d'autres le double ?

C'est génétique. Certaines personnes ont des gênes qui leur permettent de récupérer une forme normale en seulement quelques heures, quand d'autres mettent plus de temps à recharger leurs batteries.

Quel dormeur êtes-vous ?

Je suis un petit dormeur. Je peux dormir 5 heures par nuit sans que cela ne me pose de problème à partir du moment où une fois dans la semaine je dors 6 ou 7 heures. Je ne mets jamais de réveil et je sais exactement à quelle heure passe le train du sommeil chez moi, le soir. Je sais qu'il faut que j'aille me coucher vers 23 heures car c'est le moment où mon cerveau va avoir envie de fermer les volets. On a tous une heure le soir où on s'endort et on va récupérer au mieux. Il faut bien se connaître et ne pas laisser le train du sommeil passer.