Bien que le tétanos ait pratiquement disparu en France, entre 2012 et 2021, 48 cas de tétanos ont été déclarés, tous chez des personnes dont la vaccination n'était pas à jour, et parmi lesquelles 14 sont décédées selon Vaccination Info Service. On fait le point sur cette infection rare mais très dangereuse.
Grâce aux progrès de la médecine et à la couverture vaccinale, plusieurs maladies ont été quasiment éradiquées de notre territoire. À tel point, qu'on en oublie parfois qu'elles peuvent toujours représenter un danger ! En tête de liste, le tétanos ne doit pas être pris à la légère. On met vos connaissances à l'épreuve.
Le tétanos ne s'attrape qu'avec les objets rouillés
Faux. Le bacille du tétanos est présent dans les sols du monde entier et on le retrouve également dans les selles des animaux qui participent à sa dissémination. Les spores qui protègent la bactérie lui permettent de subsister pendant des années à l'air libre sur le sol, dans la poussière ou sur n'importe quel objet. On peut donc aussi bien l'attraper en se blessant avec un clou, rouillé ou non, qu'avec une vieille bouteille en plastique poussiéreuse ou une épine de rose.
Une plaie bénigne suffit pour être contaminé
Vrai. La moindre égratignure peut permettre au germe de pénétrer dans l'organisme. Les données épidémiologiques de l'Institut de veille sanitaire (INVS) démontrent d'ailleurs que, dans 70 % des cas, la porte d'entrée de la bactérie est « une blessure minime, souillée par de la terre ou des débris végétaux ». En outre, « pour environ 10 à 15 % des cas, la porte d'entrée peut passer totalement inaperçue ».
On peut reconnaître les symptômes
Vrai. Après une période d'incubation de quatre à vingt jours, la maladie provoque des contractures musculaires très douloureuses. La mâchoire est la première atteinte. Les masséters, les muscles qui nous permettent de mastiquer, deviennent sensibles puis se bloquent complètement, ce qui empêche de parler et de s'alimenter. La paralysie s'étend ensuite au pharynx, au larynx et aux muscles respiratoires. Si rien n'est fait, les contractures peuvent se généraliser à tout le corps.
Le tétanos est incurable
Faux. Cette maladie peut être soignée si elle est diagnostiquée assez tôt et qu'un traitement antibiotique adéquat est réalisé dans un milieu de réanimation spécialisé. Néanmoins, une telle infection peut s'accompagner de séquelles et se révèle mortelle dans près de 25 à 30 % des cas.
Les bébés sont les plus touchés
Faux. Toujours d'après les données épidémiologiques de l'Institut de veille sanitaire, 77 % des cas déclarés au cours des dernières années avaient 70 ans et plus, sachant que ce sont principalement des femmes qui ont été contaminées. Avec la prise d'âge, l'immunité diminue, ce qui expose davantage les seniors, d'autant plus qu'ils ne font pas toujours leurs rappels de vaccin.
Le vaccin contre le tétanos est efficace
Vrai. Le vaccin antitétanique développé il y a plus de soixante-dix ans est d'une efficacité et d'une innocuité quasiment parfaites. C'est d'ailleurs parce que cette couverture vaccinale a été rendue obligatoire chez les nourrissons que cette maladie a pratiquement disparu. Un adulte vacciné est en effet protégé pour vingt ans. À partir de 65 ans, il faut en revanche faire un rappel tous les dix ans.
Le vaccin est obligatoire à 2 mois
Vrai. La loi impose à tous les parents de faire vacciner leur bébé à 2 mois, puis d'avoir une seconde injection à 4 mois, dans le cadre du vaccin DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite). Le rappel à 11 mois est également obligatoire. Les suivants sont recommandés à 6 ans, entre 11 et 13, puis à 25, 45, 65 ans et tous les dix ans. Tous les cas de contamination recensés concernent des enfants non vaccinés et des adultes qui n'avaient pas effectué leurs rappels.