Le diabète gestationnel, la bête noire de la grossesse - Minizap Grenoble
Santé

Le diabète gestationnel, la bête noire de la grossesse

16,4 % des femmes enceintes en France seraient concernées par le diabète gestationnel selon l'Inserm. Même si ce diabète peut être traité par des mesures hygiéno-diététiques relativement simples à mettre en place, il ne doit néanmoins pas être pris à la légère, tant pour la santé de la mère que pour celle de l'enfant.

Apparaissant généralement au cours de la deuxième moitié de la grossesse et disparaissant à l'issue de celle-ci, le diabète gestationnel - ou diabète de grossesse - est un trouble de tolérance au glucose : la femme enceinte voit son taux de sucre dans le sang augmenter anormalement. Le placenta va en effet produire des hormones qui entravent les effets de l'insuline, l'hormone produite par le pancréas pour réguler le taux de sucre dans le sang. Le pancréas est alors contraint d'en produire davantage, mais n'arrive parfois pas à en sécréter assez pour compenser. En résultent des moments d'hyperglycémie qui peuvent déboucher sur un diabète gestationnel : la glycémie augmente d'abord seulement après les repas, puis finit par croître même à jeun. La femme enceinte transmet cet excès de sucre au fœtus. Ce dernier connaît ainsi une croissance rapide et peut atteindre 4 kg, voire plus, à la naissance. L'accouchement en devient d'autant plus difficile et peut nécessiter le recours à des instruments d'extraction (forceps, ventouses) avec péridurale ou césarienne. La mère, parfois sans symptôme, parfois fatiguée, avec l'envie fréquente d'uriner, une soif intense ou des fringales, sera sujette à de l'hypertension artérielle, une prééclampsie, et aura plus de risque de développer un diabète de type 2 à long terme. Le bébé aura également ce même risque et pourra présenter une détresse respiratoire ou une hypoglycémie à la naissance. Un accouchement prématuré pourrait également se produire ainsi qu'un décollement du placenta. Néanmoins, des traitements relativement simples existent.

Corriger la glycémie

Pour éviter ces complications, des mesures hygiéno-diététiques peuvent être mises en place. Il est ici question de corriger la glycémie par une alimentation adaptée, en favorisant des aliments à index glycémique bas, en consommant des fibres alimentaires, en évitant les sucres simples, les produits transformés, les graisses saturées, et en intégrant des farines complètes et des légumineuses. Échelonnage des repas, autosurveillance glycémique et activité physique douce sont également recommandés. Si cela ne suffit pas, de l'insuline peut être dans certains cas directement administrée. Quant à la glycémie du nouveau-né, elle pourra être dosée pendant ses premiers jours pour s'assurer qu'il ne présente pas d'hypoglycémie transitoire, n'ayant plus un apport de sucre aussi fort que lorsqu'il était dans le ventre de sa mère. Le traitement repose sur une alimentation précoce et fréquente par allaitement maternel ou artificiel, ou une nutrition entérale, une perfusion ou dose orale de glucose. L'idéal reste de diagnostiquer le diabète gestationnel le plus tôt possible pour que les mesures soient efficaces.

Se faire tester

Selon une enquête de l'Inserm, ce type de diabète a été diagnostiqué en 2021 chez 16,4 % des femmes, contre 10,8 % en 2016. Cette augmentation est en partie due à des facteurs d'âge, de surpoids ou d'obésité - les femmes les plus à risque étant celles de plus de 35 ans, à l'IMC supérieur à 25, ayant un membre de leur famille directe diabétique, ou ayant déjà eu un diabète gestationnel lors d'une précédente grossesse. Cependant, toutes les futures mères peuvent être touchées… Alors en cas de doute, n'hésitez pas à passer des tests ! Le dépistage pourra être pratiqué avant la conception ou au premier trimestre, ainsi qu'au cours du cinquième mois de grossesse.

M.G
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