L'espérance de vie en France reprend le cours de son augmentation régulière, après avoir été affectée par la crise sanitaire. Mais combien des années s'écoulant passé 65 ans, soit généralement après la vie active, le seront sans incapacité, c'est-à-dire sans être limité dans les activités de la vie quotidienne ? Cet indicateur crucial, autrefois baptisé «espérance de vie en bonne santé», fait chaque année l'objet d'un rapport de la Drees, l'institut statistique du ministère de la Santé, appuyé par les statistiques de l'Insee.
Vivre plus longtemps, en meilleur santé
Publié en décembre, le rapport pour l'année 2023 détaille ainsi que l'espérance de vie sans incapacité à 65 ans a progressé depuis 2008 d'1 an et 11 mois pour les femmes, et d'1 an et 10 mois pour les hommes. Ce qui signifie qu'en 2023, une femme de 65 ans pouvait espérer vivre encore 12 ans sans incapacité et 18,5 ans sans incapacité forte, quand un homme pouvait vivre encore 10,5 ans sans incapacité et 15,8 ans sans incapacité forte. Sur cette période, la perspective de vieillir sans être limité dans son quotidien a d'ailleurs augmenté plus vite que l'espérance de vie elle-même.
Les Français sont en outre globalement mieux lotis que leurs voisins sur le Vieux Continent. Pour 2022 (dernière année pour laquelle les statistiques ont pu être récoltées à l'échelle européenne), l'Hexagone se hissait en effet à la 5e place des pays de l'Union européenne pour l'espérance de vie sans incapacité des femmes, et à la 7e place pour les hommes. Ce qui les situe respectivement 2 ans et 6 mois, et 1 an et 4 mois au-dessus de la moyenne européenne, mais derrière les Suédois, les Irlandais ou les Maltais.