L'AVC périnatal, premier handicap moteur de l'enfant

Bien que l'accident vasculaire cérébral touche surtout les adultes, les nourrissons peuvent eux aussi être concernés par l'AVC. Décryptage.

Chaque année en France, entre 300 et 500 bébés sont victimes d'accident vasculaire cérébral (AVC) périnatal – quatre par jour naissant avec une paralysie cérébrale, la première cause de handicap moteur chez l'enfant d'après la Fondation paralysie cérébrale. Un événement trop souvent méconnu qui entraîne hélas des séquelles handicapantes et souvent irréversibles. On fait le point.

La genèse de l'accident

Provoqué par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l'intérieur du cerveau, l'AVC périnatal peut survenir au cours de la grossesse, lorsque le bébé est encore un fœtus in utero, et jusqu'à 28 jours après l'accouchement.
Si les causes de cet accident sont souvent difficiles à établir – l'AVC peut être dû à une naissance prématurée, un cordon enroulé autour du cou, l'infection du placenta ou encore une méningite –, le diagnostic l'est tout autant. En effet, il n'est pas rare que les médecins diagnostiquent l'AVC périnatal assez tardivement.

Les signes avant-coureurs

Parce qu'il est extrêmement difficile de déceler des signes d'AVC sur un nouveau-né, les parents et le corps médical mettent souvent plusieurs mois, minimum, à repérer certains symptômes.
Le nourrisson touché par un accident vasculaire cérébral périnatal peut ainsi avoir des convulsions mais uniquement d'un côté, un membre raide (hémiplégie) ou au contraire un déficit musculaire (hémiparésie), en n'arrivant pas à fermer le poing par exemple. Il faudra alors faire passer une IRM au bébé pour confirmer le diagnostic.

Les conséquences

Toujours d'après la Fondation paralysie cérébrale, deux tiers des bébés ayant subi un AVC gardent des séquelles. Souvent graves et irréversibles, ces dernières peuvent se traduire par un trouble de l'éveil, une diminution globale du tonus, des difficultés respiratoires ou d'alimentation, sans oublier des déficiences visuelles ou intellectuelles. La plus courante est la paralysie cérébrale causée par des dommages cérébraux, qui se traduit par des troubles du mouvement et de la posture, nécessitant un fauteuil roulant dans certains cas, mais aussi de l'épilepsie. Les petits patients risquent également de développer des problèmes de langage et des difficultés cognitives.

Un diagnostic précoce, symbole d'espoir

« Détecter de manière fiable la paralysie cérébrale le plus tôt possible […], à une période où la plasticité du cerveau est particulièrement active, avec la possibilité de recréer de nouveaux circuits neuronaux pour contourner ou compenser ceux qui ont été lésés », tel est l'objectif de la Fondation paralysie cérébrale. Le cerveau d'un nourrisson étant en état de construction, il a en effet l'avantage d'avoir des capacités d'adaptation. Tout l'enjeu des recherches menées actuellement est donc de déceler de façon le plus précoce possible les signes de l'AVC périnatal. En posant le diagnostic au plus tôt et en tentant de gagner cette course contre la montre et pour la vie, les médecins ont ainsi l'espoir de permettre, ensuite, aux tout-petits, de bénéficier d'une rééducation personnalisée et pluridisciplinaire comprenant de la kinésithérapie et de l'orthophonie.