Analyser vos cycles de sommeil, faciliter votre endormissement, détecter vos ronflements ou votre apnée du sommeil, les appareils connectés vendus sur le marché vous promettent du rêve. Mais sont-ils vraiment si efficaces ?
Lire un bon bouquin, choisir un matelas optimal, compter les moutons ou boire une tisane, les vieilles astuces pour s'endormir rapidement ne font plus recette ! Aujourd'hui, nous sommes de plus en plus nombreux à parier sur les applications smartphone et autres gadgets connectés pour passer des nuits paisibles et nous garantir des lendemains qui chantent. Surfant sur cette vague du bien-être à tout prix, les spécialistes ne cessent de proposer des appareils high-tech censés nous plonger dans les bras de Morphée. Sauf que leur utilité est somme toute relative…
Une dette de sommeil
En vingt-cinq ans, nos nuits auraient diminué de dix-huit minutes. En France, par exemple, selon l'Institut de veille sanitaire (IVS), nous dormons environ 7 h 13 en semaine et 6 h 55 pour les actifs. Sachant que, même si chacun est différent, une bonne nuit de repos doit durer 8 heures pour un adulte. Bref, nous ne dormons pas assez !
Si la plupart d'entre nous comptent les heures jusqu'au week-end pour s'adonner à une grasse matinée bien méritée, ce manque de sommeil accumulé provoque, à terme, des problèmes de santé non négligeables : insomnies chroniques, fatigue, maladies cardiovasculaires voire dépression.
Surveillés jusqu'au petit matin
Rien d'étonnant donc à voir émerger un marché très florissant du sommeil connecté. Ainsi, montres, luminaires, capteurs, bracelets et même ampoules nous promettent des nuits plus belles. Mais les appareils les plus utilisés pour gérer notre sommeil sont sans nul doute nos smartphones.
Il existe en effet aujourd'hui une flopée d'applications qui analysent notre façon de dormir. Comment ? Grâce aux capteurs contenus dans nos téléphones qui servent à calculer les phases d'endormissement et de réveil et donc la qualité du sommeil. Le microphone également permet d'enregistrer les sons émis lorsque nous dormons, notamment les ronflements. D'autres appareils connectés s'appuient davantage sur le rythme de la respiration ou les battements cardiaques, et certains misent sur la lumière pour favoriser un endormissement rapide.
Il ne faut pas rêver
Pour autant, bon nombre d'études scientifiques menées sur ces objets 2.0 alertent sur leur manque de fiabilité. Parmi elles, celle du neurologue américain Christopher Winter, qui, en 2014, a étudié de près ces nouvelles technologies pour le Huffington Post. Après avoir testé des bracelets connectés et des applications disponibles sur iPhone, le spécialiste en a conclu que ces appareils fournissaient certes des données en quantité importante mais que les statistiques étaient loin d'être précises et fiables. Une autre étude de la National Sleep Foundation, datant de 2015, a aussi démontré que les utilisateurs de ces gadgets ne dormaient finalement pas mieux ni plus longtemps que les autres…
Vaste fumisterie alors ? Pas forcément ! Les experts s'accordent toutefois à dire que ce type d'appareils peut être utile dans certains cas, notamment pour surveiller son rythme de sommeil. Cela peut permettre en effet à ceux qui dorment mal ou qui souffrent de ronflements ou d'apnée du sommeil de s'en rendre compte, et donc de faire la démarche de consulter un médecin. Mieux vaut donc utiliser ces applications comme un carnet de bord et non pas comme un outil d'analyses. Quant aux simulateurs d'aube, certaines études ont observé qu'ils permettaient des réveils de meilleure qualité. Mais, hélas, cela n'est pas vrai pour tout le monde…
