Cancer le plus fréquent chez la femme, le cancer du sein fait chaque année des milliers de victimes. Dépisté tôt, il existe des traitements conventionnels pour en venir à bout. Mais de nouvelles approches sont aujourd'hui étudiées pour vaincre cette maladie.
Avec plus de 5 000 cas tous les ans, le cancer du sein est le plus fréquent en France (mais aussi en Europe et aux États-Unis), et représente la première cause de décès par cancer chez la femme. Ainsi, au cours de sa vie, 10 % de la gent féminine sera touchée par cette maladie, dont la plupart après 50 ans. Ce n'est donc pas pour rien que, chaque année, le mois d'octobre, à travers la campagne Octobre rose, est consacré à la lutte contre le cancer du sein. Si les traitements classiques ont maintes fois prouvé leur efficacité, notamment en cas de dépistage précoce, la recherche mise désormais sur de nouvelles thérapies dont les premiers résultats sont prometteurs.
Plus de chance de survie avec un dépistage précoce
Si depuis 2005, le nombre de cas de cancers du sein diminue chaque année, des milliers de femmes restent néanmoins touchées par cette maladie souvent mortelle. Peu d'entre elles sont concernées avant 40 ans (10 %), puisque l'âge moyen du diagnostic est d'environ 61 ans. Dans 75 % des cas en effet, cette pathologie survient après la cinquantaine.
C'est la raison pour laquelle le dépistage est très important après 50 ans. Plus il est précoce, plus il y a de chance de survie. En France, il est donc proposé à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans, tous les deux ans. Cette mammographie est réalisée par un radiologue qui prend deux clichés par sein, de face et en oblique externe. Peu agréable certes, cet examen clinique est pourtant primordial pour dépister les cancers très tôt et ainsi mettre en place le traitement adéquat le plus rapidement possible.
Des traitements innovants
Du côté des solutions thérapeutiques justement, il existe différents moyens très classiques pour éradiquer le cancer du sein : la chirurgie, la radiothérapie, l'hormonothérapie ou la chimiothérapie. Chaque patiente étant différente, les traitements peuvent avoir divers objectifs comme supprimer ou ralentir la tumeur et les métastases, mais aussi réduire les risques de récidive ou améliorer le confort de vie de la personne en traitant les symptômes engendrés par la pathologie. Dans certains cas encore, une association de traitements peut être nécessaire pour venir à bout de la maladie. Il est possible, par exemple, de combiner chirurgie et chimiothérapie ou radiothérapie.
Mais si ces solutions ont déjà fait leurs preuves, les chercheurs explorent également de nouvelles pistes. Parmi elles, il faut citer l'immunothérapie qui consiste à traiter la maladie grâce aux anticorps monoclonaux, produits naturellement par le système immunitaire. Il a été observé que ces molécules pouvaient repérer les cellules tumorales et bloquer leur croissance. Associées à une chimiothérapie, elles donneraient de bons résultats. Mais des études complémentaires de cette combinaison sont en cours en France et dans le monde.
D'autres approches font l'objet de recherches depuis plusieurs années maintenant comme, par exemple, les traitements anti-angiogéniques. Ces traitements visent à bloquer le développement des vaisseaux sanguins qui viennent nourrir la tumeur cancéreuse. Ainsi privées de nourriture et d'énergie, les cellules cancéreuses ne pourraient plus proliférer et finiraient par périr.
Enfin, tout récemment, des chercheurs australiens ont publié dans la revue scientifique Nature les résultats d'une première étude portant sur le venin des abeilles. L'un de ses composants, la mélittine, serait en effet capable de détruire les cellules malignes de certains cancers du sein, notamment celui de type triple négatif, l'un des plus agressifs et qui touche environ 15 % des femmes atteintes de cette maladie, selon l'Institut Curie. Selon les observations des scientifiques faites sur les souris, la mélittine agirait en pénétrant la surface de la cellule cancéreuse en formant des trous ou des pores, provoquant ainsi sa mort. Pour l'heure évidemment, d'autres tests en laboratoire doivent être effectués pour déterminer la concentration adéquate de mélittine nécessaire à un traitement, avant de pouvoir envisager des essais cliniques.
