Malgré des efforts indéniables, Sony n'a pas réussi à s'imposer dans l'arène sanglante des smartphones haut de gamme où tous les coups semblent aujourd'hui permis. Le fabricant japonais tente de nouveau sa chance avec son nouvel Xperia 1, qui s'avance avec de grandes ambitions cinématographiques.
La jungle des smartphones haut de gamme est devenue une redoutable arène. Les batailles rangées jaillissent de toutes parts. Apple contre Samsung (les deux fabricants sont condamnés tour à tour pour violation des brevets de l'autre), le bloc américain (Apple, Google) contre la muraille chinoise (Huawei, Xiaomi)… la guerre commerciale fait rage. Difficile d'éviter les obus et de tirer son épingle du jeu – même lorsque l'on s'appelle Sony. Le géant japonais n'a jamais réussi à se hisser au niveau des grands manitous du secteur, malgré de nombreux essais pleins de promesses. Le nouvel Xperia 1 est là pour changer la donne.
L'as du septième art
La première originalité de ce vaisseau amiral d'une gamme inédite est son écran 6,5 pouces qui adopte le format 21:9. De fait, c'est un téléphone tout en longueur qui se présente à l'utilisateur surpris. La technologie Oled, parfaitement maîtrisée, lui confère un rendu époustouflant et lui permet d'afficher une définition flatteuse de 1 644 x 3 840 pixels. Le Xperia 1 hérite de tout le savoir-faire acquis par Sony à travers ses Bravia et décroche les certifications DCI-P3 100 % et HDR BT.2020. Le rendu vidéo, rehaussé par la compatibilité audio Dolby Atmos, est de toute beauté, mais se paie au prix fort : l'autonomie (environ huit heures en usage mixte) est dans la limite basse de la catégorie.
Au creux de ce bel écrin, on retrouve une puce Qualcomm SnapDragon 855, couplée à 6 Go de mémoire vive et à un processeur graphique Adreno 640. Autant dire qu'aucune tâche mobile ne résiste à ce monstre de puissance. Même les jeux les plus gourmands tournent avec la plus grande fluidité. Le format allongé est d'ailleurs un avantage pour les joueurs qui forceront moins sur leurs poignets. Fait de plus en plus rare, le stockage de 128 Go est extensible via microSD.
Ironie du sort, c'est la plupart du temps Sony qui fournit les capteurs photo de ses concurrents, mais le fabricant nippon n'est pas capable de se hisser à la hauteur des meilleurs élèves de la catégorie. La partie photo est toutefois de bonne qualité avec trois objectifs ( 26, 16 et 52 mm) travaillant de conserve pour un rendu satisfaisant. L'Xperia 1 embarque Android 9 avec une légère surcouche maison qui donne accès à une personnalisation bienvenue. Vendu 999 €, ce smartphone jouit ainsi d'une configuration solide, d'un sublime écran, d'une prédisposition naturelle pour les contenus multimédia, mais n'atteint pas la perfection à cause de sa batterie et de ses qualités de photographie en retrait.