En levant les derniers mystères qui entouraient encore leurs futures consoles, Sony et Microsoft ont lancé l'ultime bras de fer avant leur sortie en fin d'année. Les forces en présence se dévoilent et le match s'annonce musclé.
Une nouvelle génération de consoles se profile à l'horizon. À la fin de l'année, Sony et Microsoft lanceront respectivement la Playstation 5 et la X Box Series X. Les dates et les tarifs n'ont pas encore été officialisés mais les deux rivales seront fin prêtes pour les fêtes de Noël à des prix s'échelonnant vraisemblablement entre 400 et 500 €. Ces dernières semaines, les constructeurs se sont livrés à une intense bataille de communication, multipliant les petites sorties et les grandes annonces. La guerre des fiches techniques a commencé.
Puissance...
L'enjeu est de taille pour Microsoft, Sony ayant réussi l'exploit d'écouler plus de 100 millions de PS4, soit le double de son adversaire. La maison mère de Windows a donc sorti les muscles et s'avance avec une fiche technique impressionnante. Côté processeur, XBox Series X et PS5 sont relativement proches. Les deux rivales intègrent une puce AMD Zen 2 portée par 8 cœurs. Le processeur de la Xbox est plus véloce que celui de la Playstation : 3,8 GHz contre 3,5 GHz. La mémoire vive, quant à elle, est identique avec 16 Go de puissance de frappe, même si les architectures diffèrent légèrement. C'est au niveau de la carte graphique (GPU) que la Xbox se distingue : la console de Microsoft peut compter sur 52 unités dédiées là où celle de Sony n'en disposera « que » de 36. La gestion en temps réel des lumières (Raytracing) bénéficie en outre d'un traitement spécifique. Résultat, la puissance de l'Américaine est annoncée à 12 Tflops, soit 20% de plus environ que la Japonaise (10,28 Tflops). Cette différence notable trouve son origine dans les choix stratégiques initiaux des deux constructeurs. Microsoft souhaitait une machine de guerre, un monstre de puissance. Il ne faut pas chercher plus loin l'obligation pour la nouvelle venue d'adopter un design qui la rapproche du PC. La gestion de la chaleur est en effet primordiale pour permettre au GPU d'exprimer son plein potentiel. Microsoft n'aura pas le droit à l'erreur de ce côté-là. Chez Sony, le parti a été pris d'optimiser au maximum les échanges entre le GPU, le CPU, la Ram et le SSD (stockage). Chacun, selon son usage à un instant donné, portera renfort aux autres composants en surcharge. Les puces ont ainsi des vitesses maximales variables : les unités du GPU peuvent atteindre une fréquence de 2,23 GHz, là où celles de la Xbox Series X culminent à 1,825 GHz. Le disque dur de la PS5, ultra-rapide, est, en outre, l'un de ses grands points forts et promet des temps de chargement quasi inexistants. Au niveau de la puissance brute, même si les deux machines excellent, l'avantage est incontestablement donné à Microsoft. La PS5 semble en revanche plus équilibrée.
...et maîtrise
Il convient de se rappeler que la Xbox One était déjà, sur le papier, plus performante que la PS4… Tout dépendra à l'arrivée de la facilité avec laquelle les développeurs de jeux parviendront à tirer le meilleur parti des performances. Les autres fonctionnalités seront aussi primordiales dans le choix final. Microsoft, là aussi, part avec un avantage théorique. La firme de Redmond promet la compatibilité non seulement des anciens jeux Xbox avec cette nouvelle génération mais aussi des nouveaux titres avec la génération précédente. Sony ne proposera que la rétro-compatibilité : les nouveautés PS5 ne seront pas jouables sur PS4. L'entreprise californienne a aussi pour ambition de produire différentes « Series » de nouvelles Xbox (plus ou moins puissantes), de renforcer l'intégration à l'univers Windows et de devenir le maître du cloud gaming. C'est très prometteur, mais il faudra juger sur pièce et espérer que la famille Xbox ne s'éparpille pas trop. La PS5 aura en effet l'avantage d'offrir un écosystème bien plus fermé, facilitant grandement la tâche aux éditeurs. Quoi qu'il en soit, la confrontation s'annonce passionnante.