Lenovo joue la carte de l'innovation en proposant le ThinkPad X1 Fold, le premier ordinateur à écran pliable du marché. Il ne suffit hélas pas d'embellir sa vitrine technologie pour créer une véritable rupture.
On se souvient des déboires du Samsung Galaxy Fold, dont le premier modèle fut une véritable catastrophe industrielle, ou encore de ceux du Huawei Mate X, guère mieux loti lors de sa sortie. Ces deux smartphones avaient joué la carte de l'innovation technologique en s'avançant avec des écrans pliables inédits. Hélas, ni les performances, ni la fiabilité n'étaient au rendez-vous. Lenovo place ses pas dans ceux de ces deux illustres pionniers en lançant cette fois le premier ordinateur portable doté d'un tel écran.
Prouesse au souffle court
La présentation futuriste impressionne. L'effet « waouh ! » créé par cet écran bluffant est indéniable. La flexibilité de la dalle Oled, prouesse en soi, est couplée à un ingénieux système de charnières. L'ordinateur peut se plier en deux sans laisser voir la moindre démarcation. De fait, on se retrouve davantage face à une grande tablette que l'on pourrait plier en deux qu'à un ordinateur portable classique. Ses dimensions ultra-compactes (2,78 x 15,82 x 23,6 cm) et son poids plume (960 g) en font un objet nomade des plus attrayants. Un usage vertical et horizontal est possible avec une répartition des applications de part et d'autre de la pliure, et l'espace inférieur sert de clavier tactile tandis qu'un clavier Bluetooth est disponible en option (200 euros). La connectique est sommaire : deux ports USB-C seulement, dont un inaccessible en mode paysage, sont au programme. L'absence de prise jack et de lecteur de carte est dommageable. Une fois allumé, le X1 Fold brille par son silence… mais guère par ses performances. Si l'écran est résolument futuriste, les composants sous le capot appartiennent au passé. Le Core i5-L16H7, dont les performances sont bridées pour limiter la chaleur émise, la consommation et le bruit, est à la peine, plaçant l'ordinateur en queue de peloton des ultraportables. Pour le web ou le traitement de texte, ce sera suffisant, pour faire tourner des applications un peu plus gourmandes, ce sera trop juste et il faut oublier le jeu. Côté autonomie, le tableau est un peu plus reluisant, mais il ne faudra guère compter sur plus de 7 heures de champ d'action. À l'arrivée, l'innovation réelle portée par cet écran est grevée par des performances trop limitées pour justifier une note finale qui s'envole à près de 3 500 euros. Le concept est toutefois prometteur.