La PS5 Pro débarque sur le marché avec son lot de promesses et de questions. Vendue 799 €, cette nouvelle mouture de la console star de Sony promet des performances graphiques démultipliées et une expérience de jeu sublimée. Entre évolutions techniques tangibles et positionnement commercial qui interroge, cette version premium a le mérite de bouleverser le paysage vidéoludique actuel.
La PlayStation 5 Pro arrive enfin sur le marché, près de quatre ans après le lancement de sa grande sœur. Cette nouvelle itération de la console phare de Sony, commercialisée à 799 euros, promet avant tout une révolution technique. Sous le capot, la PS5 Pro affiche des évolutions matérielles substantielles. Le GPU monte en puissance avec une capacité de 16,7 TFLOPs contre 10,28 pour la PS5 standard et 12 pour la Xbox Series X (549 €), tandis que le nombre de Compute Units augmente de 67%. Le stockage double sa capacité avec un SSD de 2 To de série, et la connectivité fait un bond en avant avec l'intégration du WiFi 7 et du Bluetooth 5.1.
Machine de guerre
Sony est formel : les performances de rendu graphique augmentent de 45 %, un chiffre qui fait rêver sur le papier. Les tests en conditions réelles tempèrent cependant ces annonces ambitieuses. Sur Stellar Blade, la PS5 Pro atteint effectivement 80 FPS en mode Pro, contre 60 FPS sur la PS5 standard en mode Performance. Dragon's Dogma 2, titre que Capcom a assez mal optimisé, voit ses performances grimper modestement de 47 à 49 FPS. Les différences graphiques se révèlent subtiles sur la plupart des jeux, nécessitant parfois une analyse image par image pour être perçues. Seuls quelques titres comme Final Fantasy 7 Rebirth et Alan Wake 2 exploitent pleinement les capacités de la nouvelle machine, avec des améliorations visuelles significatives et un ray tracing plus présent. Il faudra attendre l'arrivée de productions spécialement développées pour la console afin de voir réellement ce que celle-ci a dans le ventre.
Que la lumière soit
Le PSSR (PlayStation Spectral Super Resolution) constitue l'une des innovations majeures de la PS5 Pro. Cette technologie d'upscaling, comparable au DLSS de Nvidia, utilise l'intelligence artificielle pour augmenter dynamiquement la résolution des jeux. Son principe repose sur un rendu initial en basse résolution, suivi d'une mise à l'échelle intelligente vers la définition cible. Les résultats sont prometteurs. Les mesures techniques révèlent par ailleurs une gestion thermique légèrement améliorée, avec une température inférieure de 5°C aux points les plus chauds par rapport au modèle standard. La consommation électrique reste maîtrisée, passant de 210W à 220W en jeu, tandis que le niveau sonore demeure stable à 31 dB(A). Ces différences techniques, bien que réelles, s'avèrent finalement assez modestes dans l'expérience quotidienne. Les dimensions quasi identiques (388 x 89 x 216mm pour la Pro contre 358 x 97 x 224 mm pour la Slim) et le poids similaire (3,1 kg contre 3,2 kg) illustrent bien cette évolution en demi-teinte, où les améliorations restent incrémentales plutôt que révolutionnaires.
Un prix qui questionne
Le positionnement tarifaire de la PS5 Pro à 799 € marque un tournant dans la stratégie de Sony, qui s'aventure résolument sur le terrain du premium. Cette approche, qui rappelle celle d'Apple, soulève de nombreuses questions dans l'écosystème du jeu vidéo. L'écart de prix conséquent avec la PS5 standard (250 €) et la Digital Edition (350 €) place la console dans une catégorie à part, d'autant plus que certains accessoires essentiels comme le lecteur Blu-ray (119 €) ou le support vertical sont vendus séparément. Les « scalpers », ces groupes qui utilisent des bots pour acheter le plus rapidement possible tout le stock d'un appareil avant de le revendre bien plus cher lorsque frappe la pénurie, ne s'y trompent pas et semblent se désintéresser de la nouvelle venue. Alors que leur juteux travail de sape avait plombé la sortie de la PS5, leur engouement est plus que mesuré pour cette arrivée et semble davantage se porter sur le lecteur Blu-ray. Quoi qu'il en soit, la PS5 Pro marque une étape importante dans l'histoire des consoles et restera sans doute comme celle qui a inauguré le virage premium. À voir si d'autres suivent.