Depuis le 16 mars dernier, près de 850 000 élèves sont contraints d'apprendre depuis la maison. Cette situation vire souvent au casse-tête pour les parents. Après des débuts délicats, les outils en ligne s'organisent, au point que la France brille aujourd'hui par la quantité et la qualité de ses ressources éducatives à distance. Tour d'horizon.
Même si des cas rares de mortalité infantile ont été malheureusement observés, les enfants et les adolescents ne font pas partie des populations les plus sensibles à l'épidémie de coronavirus. Peu conscients des risques et naturellement moins aptes à respecter les gestes barrières, ils sont cependant responsables de la propagation rapide de l'épidémie. C'est pour cette raison que ce sont les écoles, les collèges et les lycées qui ont été fermés en premier, lors des premières phases du confinement du pays. Cette décision, lourde de conséquence, a dû être prise à la hâte. Quelque 850 000 élèves ont vu leur établissement scolaire fermer. Très vite, le système éducatif s'est organisé pour assurer la continuité pédagogique. Les premiers moments ont été laborieux, les plateformes gouvernementales ont été submergées de demandes d'inscription et les serveurs n'ont pas tenu le choc. Le crash des espaces numériques de travail (ENT) est le parfait exemple de ces débuts délicats. Petit à petit, la situation s'est améliorée et d'autres acteurs ont émergé. Aujourd'hui, selon l'OCDE, la France fait partie des meilleurs élèves de la continuité pédagogique, avec le Japon.
Une somme de savoirs accessible gratuitement
Les difficultés pour les parents à atteindre les « espaces numériques de travail » (ENT ou École directe dans le privé) à cause des crashs successifs des serveurs, ont poussé ceux-ci à se tourner vers d'autres ressources. Le principal d'entre eux est sans aucun doute le Cned. Dans le cadre de son programme « Ma classe à la maison », le Centre national d'éducation à distance (www.cned.fr) propose gratuitement des modules d'apprentissage pour toutes les sections, de la maternelle au lycée, en passant par le collège. Le site a enregistré plus d'un million d'inscriptions les premiers jours, occasionnant des ruptures de service, mais semble aujourd'hui tenir le rythme. Dans le même temps, l'association des éditeurs de l'Éducation nationale a immédiatement mis en ligne ses manuels scolaires. Les ouvrages sont accessibles gratuitement sur le site www.lesediteursdeducation.com. L'Éducation nationale a mis en place un programme intitulé « Nation apprenante ». Ce portail rassemble les contenus pédagogiques créés par France Télévision, le groupe Radio France et Arte (disponibles aussi sur le site Educ'Arte). Ce sont des milliers d'heures d'émissions disponibles en quelques clics. Les parents qui sont venus à bout des programmes officiels peuvent aussi se tourner vers l'association EdTech France (www.solidarite.edtechfrance.fr) qui recense, par niveau, les sites d'apprentissage les plus utiles. Le grand avantage de cette plateforme est qu'elle s'adresse aussi aux adultes qui veulent se former. Cette épidémie du coronavirus aura eu au moins cela de bon : mettre à disposition une quantité inédite de savoirs. Un nombre important de grandes écoles, mais aussi d'entreprises, ont en effet ouvert l'accès à leurs cours et formations.
Les profs en première ligne
Les professeurs, eux aussi, s'organisent. Le site Jenseigne.fr, référence avant la crise, a connu une explosion de ses inscriptions. La plateforme propose plus de 70 000 ressources pédagogiques pour tous les âges. Certaines sont payantes, mais une grande partie est accessible gratuitement, principalement pour les petits niveaux. Les enseignants ont trouvé sur YouTube un bon support pour faire classe à distance. Au rang des chaînes à suivre, on citera, par exemple, Les Bons Profs, qui délivre un enseignement général à travers des cours d'une vingtaine de minutes maximum. Mathrix, l'Antisèche ou encore Parlons Y-stoire, brillent aussi par leur contenu. Mention spéciale à la petite chaîne La Maîtresse part en live, qui propose, tous les jours de 15 heures à 16 heures, un cours en direct pour les maternelles.