Acteur majeur de la photographie des années soixante et soixante-dix, Fujifilm a mal négocié le virage numérique au tournant des années 2000. Depuis une dizaine d'années, le fabricant japonais revient en force avec ses APN hybrides de qualité et ses Instax, dignes descendants des Polaroid d'antan. Le compact X100V montre une nouvelle fois sa bonne santé actuelle.
Le premier âge d'or de la photographie moderne ne peut être dissocié de celui de la grande presse, au cœur des années soixante et soixante-dix. Le grand reporter ou le reporter de guerre étaient les principaux personnages de cette épopée argentique, et de nombreux modèles d'appareils photos « point and click » les ont bien aidés à bâtir leur légende. Bien sûr, les Leica sont entrés dans l'imaginaire collectif, mais les appareils Fujifilm ont également été de toutes ces aventures. C'est en jouant sur la nostalgie de cette parenthèse enchantée que le fabricant japonais est parvenu à renaître de ses cendres. D'une part, Fujifilm a su remettre au goût du jour une autre grande star de l'époque, le Polaroid, à travers ses Instax. De l'autre, les modèles classiques sortis depuis une bonne dizaine d'années reprennent les codes esthétiques d'hier.
Le compact de luxe
Il en va de même pour le nouveau venu de la famille, le X100V. La présentation intemporelle est de mise avec l'emblématique bas de caisse en simili cuir noir et la partie supérieure argentée qui accueille un grand nombre de commandes demeurées manuelles. L'ergonomie générale et la simplicité d'utilisation sont les points forts de ce compact premium. Le niveau de finition est éblouissant et la solidité de l'appareil ne fait aucun doute une fois pris en main. On regrette que la tropicalisation ne soit pas complète sans l'achat d'une bague et d'une protection qui délesteront l'heureux propriétaire de 100 € supplémentaires. Même s'il demeure imposant pour un compact, le X100V tient dans une large poche. L'originalité de cette version est sans conteste sa visée hybride : il est possible de regarder dans la mirette optique déportée ou d'utiliser le bel écran Oled. Côté technique, le X100V embarque ce que Fujifilm sait faire de mieux en termes de compact. Le capteur affiche 24 Mpx et est associé au nouveau processeur X-Trans CMOS 4. Sans entrer dans des considérations techniques pointues, le rendu est exemplaire, se rapprochant de ce que peut offrir un reflex semi-professionnel ou un bon hybride. Jusqu'à 6 400 Iso, la qualité est au rendez-vous et la sensibilité est à la hauteur du couple capteur/processeur grâce à un objectif 23 mm (35 mm classique) enfin au niveau. Au rayon des regrets, on listera le mode vidéo 4K anecdotique et l'absence de stabilisation. En dehors de ces détails qui peuvent avoir une importance, le X100V est sans aucun doute le meilleur des compacts actuels. Un statut qu'il ne brade pas puisque ce bel appareil s'affiche à 1 200 €.