Pour des raisons de budget ou simplement par méconnaissance de la législation en vigueur, il peut arriver de ne pas respecter les normes antisismiques au moment de construire sa maison. Il s'agit pourtant d'une obligation permettant d'assurer votre sécurité.
Selon la région où vous résidez, votre habitation encourt de réels risques de séismes. Plus de 600 tremblements de terre sont recensés chaque année en France, dont une quinzaine sont suffisamment forts pour être ressentis par la population et causer des dégâts voire, pour menacer la structure des bâtiments. Les Alpes, la Provence, les Pyrénées, le Rhin ainsi que la Guadeloupe et la Martinique sont les zones les plus touchées par ces catastrophes naturelles.
Afin de limiter au maximum leurs conséquences et de préserver les vies humaines, les architectes ont développé des mesures préventives permettant aux logements d'être à la fois plus solides et de se déformer sans s'écrouler.
Découvrez à quelles règles d'aménagement et de construction est soumis votre habitat et les précautions à respecter pour vous protéger.
La norme en vigueur
Afin que les habitations résistent aux tremblements de terre, la France s'est dotée dès 2011 d'une nouvelle réglementation antisismique (PS-MI 89 révisée 92) relative aux maisons neuves.
Premier élément à prendre en compte : la zone d'implantation de la construction. En fonction de la sismicité de celle-ci (classée de 1 à 5 sur le territoire hexagonal, cette dernière catégorie concernant principalement les Antilles), différentes mesures vont devoir être appliquées. Une étude géotechnique devra également être prévue afin de s'assurer de la stabilité du sol et prévenir d'éventuels affaissements ou glissements de terrain, ce qui déterminera la profondeur et l'ancrage des fondations. Vous pouvez consulter la carte du zonage sismique de votre commune sur le site www.planseisme.fr.
Un soin apporté à la construction
Ensuite, lors de la conception du bâtiment, il est recommandé de privilégier des formes simples en plan et en élévation, avec une maison de préférence rectangulaire et des décrochements limités. L'édifice devra aussi être fractionné en blocs homogènes par des joints parasismiques continus. Le nombre d'étages, la finesse et l'élancement du bâtiment devront répondre aux critères exigés dans la zone sismique définie.
Enfin, lors de la construction d'une nouvelle maison, le choix de matériaux de haute qualité et leur assemblage sera crucial, là encore dicté par les normes. Les éléments non structuraux pouvant représenter un risque pour la sécurité des habitants, tels que cheminées, faux plafonds, cloisons ou balcons, sont eux aussi soumis à certaines dimensions.
En revanche, en ce qui concerne le bâti existant, il n'y a pas d'obligation à l'heure actuelle, sauf lorsque ceux-ci font l'objet de travaux pouvant fragiliser leur structure. Quant aux extensions type vérandas, elles sont traitées comme un bâtiment neuf.
Sachez que la non-conformité à la réglementation engage la responsabilité des maîtres d'ouvrage et les expose à des sanctions pénales.
Le coût d'une construction parasismique
En moyenne, la conformité aux normes parasismiques représente entre 0,5 % et 2 % du gros œuvre total pour les maisons individuelles. Plus tôt le risque sismique sera pris en compte, moins la facture sera élevée. Leur coût reste cependant nettement inférieur à celui des réparations et dégâts matériels – et même humains – que peut engendrer un tremblement de terre.
Sachez aussi que vous pouvez bénéficier d'aides, notamment de la part du conseil régional, pouvant s'élever jusqu'à 14 000 € selon votre zone de résidence.
Des techniques innovantes
En s'inspirant bien souvent de techniques ancestrales, les architectes ont développé des procédés permettant même aux édifices les plus hauts de résister aux secousses. Ainsi, la tour Taïpei 101, à Taïwan, possède en son centre une boule de 660 tonnes qui oscille comme un pendule afin de dissiper l'énergie des séismes et d'amortir les chocs.