Dans quelques semaines, les plantes caduques vont commencer à perdre leur feuillage. Mais avant que celui-ci ne se détache, elles ne perdront rien des précieux nutriments qu'il contient. Par une simple pulvérisation phytostimulante de dernière minute, il est possible d'accroître le pouvoir nutritif de ce dernier repas.
Un dernier petit coup pour la route ? Cette longue route qui relie l'hiver au printemps et qui fait le lien entre deux saisons végétatives. Allez mon arbre, ma plante, tends ta feuille avant qu'elle ne tombe, que je remplisse ton verre une dernière fois. À ta santé !
Fin de partie
À l'automne, le raccourcissement des journées et le refroidissement de l'air enclenchent le processus de la chute du feuillage des végétaux caducs. Sitôt la chlorophylle dégradée par le froid, la feuille, qui était durant la saison un haut lieu de production d'énergie, devient un encombrant fardeau inutile dont l'arbre se déleste aussitôt, puisqu'il cherche à économiser ses forces pour assurer sa survie durant l'hiver. Il fait alors circuler dans la sève des minuscules bouchons de liège, qu'il envoie colmater, le long des rameaux, les insertions des pétioles des feuilles. Ce sevrage de sève, appelé processus d'abscission, signe l'arrêt de mort de la feuille qui va rapidement sécher et tomber.
Une affaire de rétrocommissions
Mais avant cela, notre arbre, par une savante opération de pompage, va absorber le produit de la dégradation des feuilles, transformé en nutriments azotés et carbonés. Ceux-ci seront accumulés sous forme d'amidon dans le tronc et l'écorce, mettant à sa disposition un stock de ressources d'énergie. Il pourra y trouver, en cas de besoin, de quoi élaborer des produits antigel. Il y puisera aussi, au moment venu, l'énergie considérable nécessaire au redémarrage végétatif de printemps, lorsque, faute de feuilles, la photosynthèse n'est pas encore opérante. Cette récupération d'énergie avant l'hiver est donc un facteur de survie et de vigueur indispensable au bon fonctionnement de l'arbre.
Et si on pulvérisait ?
Quand on connaît le principe d'action des engrais foliaires et des pulvérisations de produits phytostimulants, on comprend l'intérêt qu'il peut y avoir à « charger » les feuilles de nutriments ou de minéraux avant la grande chute. Leur rapidité à pénétrer les tissus végétaux est fulgurante, grâce aux stomates, ces microscopiques canaux de communications situés sous les feuilles par lesquels la plante respire et opère ses échanges gazeux avec l'atmosphère. On comprend alors qu'une pulvérisation de fin de saison, organisée quelques semaines avant la chute des feuilles, permet d'accroître la quantité de nutriments absorbés.
Menu du jour
Toutes les préparations naturelles phytostimulantes de type purin, macération, infusion ou décoction de prêle, d'ortie, de consoude ou de fougères sont utilisables. Comptez un kilo de feuilles fraîches pour dix litres d'eau ou bien un kilo de feuilles séchées. Après filtration, pulvérisez la préparation avec une buse coudée, de manière à atteindre plus facilement le revers des feuilles où se situent les stomates. Tous les types de végétaux à feuilles caduques sont éligibles à cette opération gagnante : les arbres fruitiers, comme tous les arbustes et arbrisseaux ornementaux, à fleurs ou à fruits.