Sous certaines conditions, il est possible de semer des petits pois en automne, afin de pouvoir profiter d'une récolte précoce au printemps. Mais il faut pour cela tenir compte de trois facteurs importants : la variété, le calendrier et les éventuelles protections contre le froid, surtout dans les régions où l'hiver pèse de tout son… poids.
Pois lisses et pois ridés, quelle différence ? L'un est plus rustique que l'autre et supporte d'être semé à l'automne, c'est le lisse. Il est toutefois moins savoureux et productif que le bon vieux ridé que l'on sème et récolte bien plus tard. En somme, avec le temps, la ride gagne sur tous les fronts.
Attention à la variété
Les petits pois se déclinent en deux types, les ridés et les lisses. Les ridés, goûteux, sucrés et plus gros ne sont pas très rustiques. Au contraire, les pois lisses s'avèrent plus petits et moins sucrés, mais ils résistent au froid. C'est la raison pour laquelle les premiers sont limités aux semis tardifs de printemps, de la mi-mars à la mi-avril, quand les seconds peuvent être semés au milieu de l'automne puis à nouveau vers la fin de l'hiver. Vous l'aurez compris, le mieux est de cultiver les deux variétés afin d'étaler les récoltes au maximum. Les meilleures variétés de petits pois lisses sont le « nain hâtif d'Annonay », le « petit Provençal » et le « douce Provence », qui sont toutes naines et ne nécessitent donc pas de tuteur.
Attention à la période
Il est également important de choisir le moment opportun pour le semis. Si la bête est coriace et reste capable de germer à des températures très basses, de l'ordre de 5 à 7 °C, elle n'est pas non plus insensible au froid. Mais paradoxalement, elle y sera d'autant plus résistante qu'elle l'endurera à l'état juvénile. C'est la raison pour laquelle il ne faut pas lancer les semis trop tôt, de manière que les plants ne soient pas exagérément développés à l'arrivée des gelées. Mais il ne faut pas non plus les lancer trop tard au risque que les graines, transies, ne germent pas. Généralement, selon les régions, le créneau idoine se situe entre la mi-octobre et la mi-novembre.
Attention aux températures
Le petit pois lisse, tant qu'il est jeune, est rustique jusqu'à environ - 5 °C, voire encore un peu plus bas si la gelée est courte et le paillage épais. Il n'est donc pas à toute épreuve, et dans les régions froides, il est impératif d'envisager une culture sous serre ou sous tunnel. Dans les zones plus tempérées, le recours au voile de forçage à l'annonce d'une période de gel soutenue n'est pas dénué de sens. Dans la plupart des cas, lors d'un gel trop important, si les parties aériennes de la plante meurent, la souche reste intacte et repart gaillardement dès le redoux. La précocité de la récolte, si elle est retardée, n'est donc pas remise en cause.
Les stratégies du semis
Les pois se sèment à environ deux centimètres de profondeur en lignes ou en poquets, selon votre préférence. La germination survient entre deux et trois semaines plus tard. Mieux vaut ne pas pailler le sol tout de suite, afin de laisser le soleil réchauffer la terre, garant d'une croissance plus rapide. En revanche, quelques semaines après la levée, quatre à cinq centimètres de paillis augmenteront la résistance au froid. Si vous êtes en retard, n'hésitez pas à procéder à des semis groupés en godet sous abri, à chaud, où ils germeront plus vite, puis à les repiquer dès qu'ils font deux à trois centimètres de hauteur. Dans ce cas, vous devrez les repiquer en poquets. La récolte des petits pois primeurs commence vers le début du mois d'avril, selon les régions bien entendu.
La valse à trois temps
Après la germination et une courte période de croissance, le pois se met au repos durant l'hiver avant de reprendre son développement avec l'arrivée du printemps.